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LATIN — AIDE-MÉMOIRE DE GRAMMAIRE Table des matières Avertissement ........................................................................................................................................ 1 Première partie : morphologie ................................................................................................................... 1 I. — MORPHOLOGIE NOMINALE .................................................................................................... 1 II. — MORPHOLOGIE VERBALE ...................................................................................................... 4 A. — Conjugaison régulière ................................................................................................................... 4 B. — Verbes remarquables..................................................................................................................... 5 Deuxième partie : syntaxe ........................................................................................................................... 6 I. — SYNTAXE DES CAS .................................................................................................................... 6 A. — L’Accusatif ................................................................................................................................... 6 B. — Le Génitif ...................................................................................................................................... 6 C. — Le Datif ......................................................................................................................................... 6 D. — L’Ablatif ....................................................................................................................................... 7 E. — Le complément circonstanciel de lieu ........................................................................................... 7 F. — Le complément circonstanciel de temps ....................................................................................... 8 II. — SYNTAXE DES PROPOSITIONS .............................................................................................. 8 A. — Propositions indépendantes ou principales ................................................................................... 8 B. — Propositions subordonnées ........................................................................................................... 9 III. — GÉRONDIF ET ADJECTIF VERBAL....................................................................................... 14 IV. — TRADUCTION DE “ON” ......................................................................................................... 14 V. — RÉCAPITULATION : EMPLOIS DES CONJONCTIONS LES PLUS FRÉQUENTES ............... 14 Troisième partie : méthode pour aborder une version .......................................................................... 15 Quatrième partie : la justification grammaticale ................................................................................... 16 Cinquième partie : éléments de prosodie et de métrique ....................................................................... 17 I. — PROSODIE .................................................................................................................................... 17 II. — MÉTRIQUE .................................................................................................................................. 17
Avertissement Ce condensé veut donner aux élèves les moyens de se remémorer rapidement, selon leurs besoins, les éléments de la langue latine nécessaires à la compréhension des cours d’auteurs. Il ne saurait se substituer ni aux cahiers de grammaire, ni aux grammaires proprement dites. En marge, les traits doubles signalent les paragraphes relatifs à la matière de 1e année, les traits simples à la matière de 2e année, les traits ondulés à la matière de 3e année.
Première partie : morphologie I. — MORPHOLOGIE NOMINALE (Voir tableaux) (1) Première déclinaison (thèmes en -a). Genres : féminin, sauf les noms d’hommes ou de “métiers d’hommes” (agricola, collega, nauta, poeta, pirata...), de peuples (Belga…) ou de fleuves (Garunna...), qui sont masculins. (2)-(5) Deuxième déclinaison (thèmes en -o). Genres : noms en -us masculins (sauf humus [f], vulgus [n], les noms d'arbres [f], Aegyptus [f], Corinthus [f]…) ; noms en -er masculins ; noms en -um neutres.
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(6)-(9) Troisième déclinaison. Règles permettant de savoir si un nom a un thème consonantique ou un thème vocalique : a) les noms qui ont un nombre de syllabes différent au Nsg et au Gsg (dits “noms imparisyllabiques”) ont un thème consonantique (6) et (8). Cependant, les noms imparisyllabiques qui ont plus d’une consonne devant le -is du Gsg ont un thème vocalique : mons, G montis, thème monti- et Gpl montium. b) Les noms qui ont le même nombre de syllabes au Nsg et au Gsg (dits “noms parisyllabiques”) ont un thème vocalique (7). Une série de noms parisyllabiques ont néanmoins un thème consonantique : pater, G patr-is, thème patr- et Gpl patrum. Appartiennent à ce groupe, outre pater, les mots mater, frater, senex, iuvenis, sedes, canis, ainsi que le pluriel parentes. Les noms à thème vocalique ont toujours un Nsg en -is ou en -es. Leur Gpl est en -ium (et non en -um comme pour les noms à thème consonantique), et leur Acl est souvent en -is (au lieu de -es). Certains noms, parmi lesquels animal et mare, présentent les finales -i à l’Ablsg, -ia aux N/V/Acl et -ium au Gpl (9). Genres : a) sont masculins les noms en -os, -or et -er, comme mos ou dolor. Est cependant féminin le mot arbor, et sont neutres quelques mots comme iter et os. b) Sont le plus souvent féminins les noms en -o et en -s, ainsi que les thèmes vocaliques (sermo, collis, ignis, orbis... sont cependant masculins). c) Sont neutres les noms en -us, -ur, -men, -ma, -e, -al et -ar. Tellus est toutefois féminin. (10)-(12) Quatrième déclinaison (thèmes en -u). Remarques : a) le Dsg présente parfois la finale -u au lieu de -ui ; b) les noms en -us sont masculins, sauf quelques mots comme domus ou manus qui sont féminins ; les noms en -u sont neutres. c) la déclinaison de domus est remarquable (12). (13) Cinquième déclinaison (thèmes en -e). Genres : féminin à l’exception de dies, généralement masculin. (14) Adjectifs de la 1e classe. Généralement en -us, -a, -um. Certains de ces adjectifs, au masculin, présentent la finale -er. Selon qu'ils conservent ou non ce -e- dans la déclinaison, ils se déclinent sur le modèle de puer ou de liber. (15)-(17) Adjectifs de la 2de classe. Dans leur grande majorité, ils ont un thème vocalique, qu'ils conservent même à l'Ablsg (-i). Ils présentent en général deux terminaisons différentes aux Nsg (-is aux masculin et féminin, -e au neutre) (15) ; certains ne présentent qu’une terminaison (16) ; d’autres en présentent trois (ex : acer, acris, acre). Les quelques adjectifs de la 2de classe qui ont un thème consonantique prennent la désinence -e- à l'Ablsg des trois genres (17). (18) Le participe présent actif. Formation : th. prés. + -ns, -ntis (-ens, -entis aux 3e, 4e et 5e conj.). Déclinaison semblable à celle des adjectifs de la 2de classe. L’Ablsg est en -e ou en -i suivant que le participe a une valeur de verbe ou une valeur d’adjectif. (19) Les degrés des adjectifs. Les adjectifs possèdent trois degrés : le positif (longus), le comparatif (longior) et le superlatif (longissimus). Le comparatif se subdivise en trois catégories : le comparatif d’égalité (tam… quam, “aussi... que”), le comparatif d’infériorité (minus… quam, “moins… que”), et le comparatif de supériorité (“plus… que”), qui peut s’exprimer par magis... quam, mais qu’il est beaucoup plus fréquent de rencontrer sous une forme spéciale de l’adjectif, qu’on appelle par commodité le comparatif. Le comparatif se forme par adjonction du suffixe -ior, -ior, -ius (G -ioris ) au thème de l’adjectif : longior, fortior, acrior... Il se décline comme un adjectif de la 2e classe à deux terminaisons et à thème consonantique (19). Remarques : a) le second terme de la comparaison se met soit à l’Abl seul, soit au même cas que le premier terme, mais alors il est précédé de la conjonction quam : Dexterum bracchium est validius sinistro, ou Dexterum bracchium est validius quam sinistrum, “Le bras droit est plus fort que le gauche”.
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b) Le comparatif peut marquer l’excès ou l’intensité : Doctior = “plus savant”, mais aussi “trop savant”, ou “assez savant”. c) Dans le cas d’une comparaison entre deux êtres ou deux choses, le latin utilise le comparatif (et non le superlatif comme le fait le français) : Horum duorum fratrum, hic est maior natu, “De ces deux frères, celui-ci est le plus grand par la naissance (= l’aîné)”. d) Remarquer la construction comparatif + quam ut + subj. (“trop... pour”) : Haec maior est ratio quam ut hominum possit cogitatione comprehendi, “Ce concept est trop élevé pour pouvoir être compris par la réflexion des hommes”. Le superlatif se forme par adjonction du suffixe -issimus, a, um au thème de l’adjectif : longissimus, fortissimus... Il se décline comme un adjectif de la première classe. Cicero doctissimus est, “Cicéron est très savant” (superlatif absolu). Cicero doctissimus omnium (ou inter omnes, ou encore ex omnibus ) est, “Cicéron est le plus savant de tous” (superlatif relatif). Le superlatif relatif peut éventuellement être renforcé par longe (“de loin”), multo (“de beaucoup”), vel (“assurément”), unus, unus omnium (“seul parmi tous”)... Il peut aussi s’accompagner de quam... (potest), “le plus... possible” : Haec quam celerrime facientur, “Ces choses seront faites le plus vite possible”. Remarques sur la formation du comparatif et du superlatif : a) Les adjectifs en -er forment le superlatif par adjonction du suffixe -rimus, a, um au Nmascsg. (et non au thème de l’adjectif, comme le veut la règle générale) : niger > nigerrimus ; acer > acerrimus. b) Quelques adjectifs en -ilis forment le superlatif par adjonction du suffixe -limus, a, um : facilis > facillimus ; difficilis > difficillimus ; similis > simillimus ; dissimilis > dissimillimus ; humilis > humillimus. c) Les adjectifs composés de -dicus, -ficus et -volus forment leur comparatif et leur superlatif sur un thème en -ent- : maledicus, “médisant”, maledicentior, maledicentissimus. d) Formes remarquables : Positif
Comparatif
Superlatif
bonus magnus malus multi novus parvus
melior maior peior plures (G plurium) recentior minor
optimus maximus pessimus plurimi recentissimus minimus
(20)-(23) Les adjectifs numéraux cardinaux. Se déclinent unus, duo, tres et, au pluriel, les centaines (ducenti...) et milia (sont invariables centum et mille au singulier). (24)-(25) Les pronoms personnels. Aux 1e et 2e personnes, les formes réfléchies et non réfléchies sont identiques (24). À noter que la préposition cum se place après le pronom (à l’Abl) auquel elle s’attache : mecum, tecum, nobiscum, vobiscum. À la 3e personne, le pronom personnel non réfléchi est simplement le démonstratif is, ea, id (ou, en pratique, n’importe quel autre démonstratif). Le pronom personnel réfléchi de la 3e personne présente des formes identiques au singulier et au pluriel ; il n’a pas de N (25). (26) Le pronom relatif s’accorde en genre et en nombre avec son antécédent, mais prend le cas de sa fonction dans la proposition relative. Remarques : a) le démonstratif, et plus particulièrement is, n’est généralement pas exprimé lorsqu’il est antécédent d’un pronom relatif : Qui vult potest = (Is ) qui vult potest = “(Celui) qui veut peut”. b) Au début d’une phrase, ou après une ponctuation forte, le pronom relatif est souvent un faux relatif, ou relatif de liaison, mis pour et (ou sed) suivi du pronom is, ea, id au même cas que le relatif : Quae cum advenirent..., “Alors que ces choses (ea, Nnpl.) arrivaient...”.
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(27) Le pronom interrogatif quis, quid (“qui?”, “que?”) se décline sur le modèle du pronom relatif, mis à part le Nmsg et le N/Accnsg. Il n’a pas de féminin. L’adjectif interrogatif qui, quae, quod (“quel?”) se décline exactement comme le pronom relatif. (28)-(30) Les indéfinis. Le pronom aliquis, aliquid (“quelqu’un”, “quelque chose”) se décline comme le pronom interrogatif (27). L’adjectif aliqui, aliqua, aliquod (“quelque”) (28) se décline comme le pronom relatif, à l’exception du npl. Les déclinaisons de nemo (“personne”) (29) et de nihil (“rien”) (30) sont remarquables. Quis s’emploie au lieu d’aliquis derrière si, nisi, ne, num, ou cum (dans le sens de “chaque fois que”) : Si quis hoc dicit, errat, “Si quelqu’un dit ceci, il se trompe”. (31)-(36) Les adjectifs-pronoms démonstratifs. Hic, haec, hoc (31) est le démonstratif “de la première personne” : il désigne ce qui est proche de moi (ou de nous) ; on le traduit alors par “celui-ci”. Ille, illa, illud (32) est le démonstratif “de la troisième personne” : il désigne ce qui est près d’une personne dont on parle ; on le traduit alors par “celui-là”, parfois avec une valeur laudative (“ce fameux...”). Is, ea, id (33) est le démonstratif “anaphorique” qui, sans nuance particulière, renvoie à un être ou à une chose déjà mentionné dans le contexte ou connu par ailleurs. Il sert aussi de pronom non réfléchi de la 3e personne. En outre, l’adjectif de la troisième personne suus, sua, suum ne s’utilise que lorsque le possesseur est sujet de l’action ; dans le cas contraire, on utilise is, ea, id au G : Amicum video cum eius equo , “Je vois mon ami avec son cheval” (le sujet n’est pas le détenteur du cheval). Iste, ista, istud (34) est le démonstratif de la 2e personne : il désigne ce qui est près de l’interlocuteur. Iste servus, “cet esclave qui est près de toi, cet esclave-là”. À cause de l’habitude judiciaire de désigner l’accusé par iste, ce démonstratif a souvent une nuance péjorative (“ce mauvais, ce méchant...”). Idem, eadem, idem (35) (“le même”) est formé par la contraction de is et de la particule -dem. Outre la perte du -s au Nmsg, on notera l’Acc eundem, eandem et, de même, le Gpl eorundem, earundem . Idem censeo, “je pense la même chose” ; Eadem via venerunt, “ils sont venus par la même route”. Ipse, ipsa, ipsum (36) est l’adjectif-pronom adversatif, qui confirme ou souligne l’identité : rex ipse, “le roi lui-même, le roi en personne” ; Ipse dixit, “Il a parlé lui-même”. On évitera de le confondre avec idem.
II. — MORPHOLOGIE VERBALE A. — Conjugaison régulière (voir tableaux) 1) Formation des modes et des temps construits sur le thème du présent : a) Indicatif présent : thème du présent (+ voyelles thématiques i /u) + désinences primaires A ou P. b) Indicatif imparfait : thème du présent (+ e) + ba + désinences primaires A ou P. c) Indicatif futur simple : — pour les verbes des 1e et 2e conjugaisons : thème du présent + b (+ voyelles thématiques i /u )+ désinences primaires A ou P ; — pour les verbes des 3e, 4e et 5e conjugaisons : thème du présent + a/e + désinences primaires A ou P. d) Subjonctif présent : — pour les verbes de la 1e conjugaison : thème du présent + e (contraction ae > e) + désinences primaires A ou P ; — pour les verbes des 2e, 3e, 4e et 5e conjugaisons : thème du présent + a + désinences primaires A ou P. e) Subjonctif imparfait : thème du présent + (e)re + désinences primaires A ou P. f) Impératif présent : thème du présent (+ désinences). Formes remarquables dic, duc, fac et fer. g) Impératif futur : thème du présent + désinences. h) Participe présent A : thème du présent + (e)ns, (e)ntis. i) Infinitif présent : — voix A : thème du présent + (e)re ; — voix P, verbes des 1e, 2e et 4e conjugaisons : thème du présent + ri ; verbes des 3e et 5e conjugaisons : thème du présent + i. j) Gérondif et adjectif verbal : thème du présent + (e)nd + désinences des 1e et 2e déclinaisons. 2) Formation des modes et des temps construits sur le thème du parfait :
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a) Indicatif parfait A : thème du parfait + désinences secondaires. b) Indicatif plus-que-parfait A : thème du parfait + era + désinences primaires A. c) Indicatif futur antérieur A : thème du parfait + er (+ voyelle thématique i) + désinences primaires A. d) Subjonctif parfait A : thème du parfait + er + voyelle thématique i + désinences primaires A. e) Subjonctif plus-que-parfait A : thème du parfait + isse + désinences primaires A. f) Infinitif parfait A : thème du parfait + isse. 3) Formes périphrastiques composées du supin ou des participes dérivés du supin : a) Indicatif parfait P : participe parfait P + esse à l’indicatif présent. b) Indicatif plus-que-parfait P : participe parfait P + esse à l’indicatif imparfait. c) Indicatif futur antérieur P : participe parfait P + esse à l’indicatif futur simple. d) Subjonctif parfait P : participe parfait P + esse au subjonctif présent. e) Subjonctif plus-que-parfait P : participe parfait P + esse au subjonctif imparfait. f) Infinitif parfait P : participe parfait P + esse à l’infinitif présent. g) Infinitif futur A : participe futur A + esse à l’infinitif présent. h) Infinitif futur P : supin + iri (forme invariable). 4) Les verbes déponents (voir tableaux) se conjuguent à la voix ive, mais leur sens est actif. Dans leur conjugaison, on trouve cependant des formes actives : a) Participe présent : hortans, “exhortant” ; moriens, “mourant”. b) Supins : hortatum, “pour exhorter ; hortatu, “à exhorter”. c) Gérondif : ad experiendum, “pour essayer”. d) Participe futur : locuturus, “qui va parler, (qui est) sur le point de parler, destiné à parler”. e) Infinitif futur : locuturum esse, “être sur le point de parler”. Remarque : certains participes futurs de verbes déponents sont remarquables : pour nascor : nasciturus, a, um ; pour orior : oriturus, a, um ; pour morior : moriturus, a, um. L’adjectif verbal d’obligation a le sens if : Hae res experiendae sunt. “Ces choses sont devant être essayées (= il faut essayer ces choses)”. Il existe six verbes semi-déponents, qui ne sont déponents qu’au parfait et aux temps dérivés du parfait : audeo, confido, diffido, fido, gaudeo et soleo.
B. — Verbes remarquables (voir tableaux) 1) Sum, es, fui, esse (pas de supin). Remarques : — à l’infinitif futur simple, à côté de futurum, am, um esse, on rencontre également la forme invariable fore ; — au subjonctif imparfait, à côté d’essem, on rencontre également les formes forem, fores,... forent ; — le participe présent de esse n’existe qu’en composition : absens, praesens (“absent”, “présent”). 2) Possum, potes, posse, potui (pas de supin). Pot- + esse, avec deux phénomènes phonétiques : ts > ss et tf > t. 3) Eo, is, ire, i (v )i, itum. Racine ei qui se résout en i devant une consonne, en e devant une voyelle. Remarques : — participe présent iens, G euntis ; — gérondif/adjectif verbal eundus, a, um. 4) Fero, fers, ferre, tuli, latum. La connaissance des temps primitifs permet de résoudre toutes les formes, à l’exception de quelques temps des indicatifs et impératifs présents A et P.
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5) Fio, fis, fieri, factus sum. Ce verbe sert fréquemment de if au verbe facere ; du sens d’“être fait”, il e à “se faire”, et à “devenir”. Le thème de l’infectum est fi -. Seuls l’infinitif présent, de forme ive (fieri ) et le subjonctif imparfait (fierem, fieres,... fierent ) sont remarquables. Tout le perfectum est emprunté au verbe facere. 6) Volo, vis, velle, volui (pas de supin). Ce verbe “vouloir” se caractérise par un thème en alternance vocalique vel /vol, par des formes athématiques et par un subjonctif présent en -i - (comme le verbe esse ). Il a deux composés : nolle, “ne pas vouloir” (ne-volo ), et malle, “préférer” (magis-volo ).
Deuxième partie : syntaxe I. — SYNTAXE DES CAS A. — L’Accusatif 1) La valeur fondamentale de l’Acc est l’extension : a) Extension dans l’espace (généralement avec une préposition) : Romani in Galliam veniunt, “Les Romains viennent en Gaule” ; Socios movemus ad bellum, “Nous poussons les alliés à
la guerre”. b) Extension dans le temps : (Per) duos annos in mea urbe mansit, “Il resta (pendant) deux ans dans ma ville”. 2) L’Acc est le cas du COD, ou de l’attribut du COD, fonction qui se présente fréquemment avec les verbes signifiant “faire, nommer, élire, estimer, donner, se montrer...” : Caesarem consulem eligunt. On peut expliquer de la sorte l’Acc exclamatif : Me miserum, “Pauvre de moi !”. Dans cette tournure, le verbe n’est pas exprimé : (Dico) me miserum esse. 3) Le double Acc se rencontre surtout avec le verbe docere : Catilina iuventutem mala facinora edocebat, “Catilina enseignait de mauvaises actions à la jeunesse”.
B. — Le Génitif 1) Le G de possession (ou d’appartenance) indique la propriété : fines Belgarum, “le territoire des Belges”. Il peut être uni au nom déterminé par un verbe : Omnia quae mulieris fuerunt, viri fiunt dotis nomine, “Toutes les choses qui ont été de la femme (= ont appartenu à la femme) deviennent de l’homme (= ent au mari) sous le nom de dot”. Remarque : il existe aussi un D de possession. 2) Le G subjectif indique qui est le sujet d’un nom exprimant une action : adventus militum. 3) Le G objectif indique qui est l’objet d’un nom exprimant une action : memoria laborum. 4) Le G descriptif, ou de qualité, exprime la catégorie dont fait partie l’être désigné par le nom complété : vir magnae audaciae. Remarque : il existe aussi un Abl descriptif. 5) Le G partitif exprime l’ensemble dont le mot déterminé est un sous-ensemble ou un élément : pars militum, optimus omnium, quid novi ?, tres milia uum (“trois milliers de pas”). Les pronoms personnels nos et vos réservent les formes nostrum et vestrum (au lieu de nostri et vestri) au G partitif : Quis vestrum ignorat...?, “Qui d’entre vous ignore...?”.
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C. — Le Datif 1) D complément d’objet indirect (ou d’attribution, d’avantage ou de désavantage) : Latinus filiam duci dedit. 2) D de possession : Fuit Romulo tota potentia ; Mihi est liber. Remarque : il existe aussi un G de possession 3) D après certains verbes ou adjectifs, qu’il faut apprendre par l’usage : Germani agriculturae non student, “Les Germains ne s’intéressent pas à l’agriculture ; Aderant Sabinae ludis, “Les Sabines assistaient aux jeux” ; Fuit utilis civitati, “Il fut utile à la cité”. En particulier, les verbes composés au moyen des préfixes : ad, ante, cum, in inter, ob, prae, sub et super, se construisent fréquemment avec le D : Terror incidit exercitui, “La terreur s’abattit sur l’armée”. 4) Le complément d’agent de l’adjectif verbal d’obligation se met au D. Caesari omnia agenda erant, “Tout était à faire par César”. Sous l’influence du grec, le D s’emploie parfois comme complément d’agent du participe parfait if : Mihi consilium captum est, “Une décision a été prise par moi”. 5) Le D peut marquer la destination, le but ou le résultat : Auxilio venire, “Venir au secours”. Comme le D marque également la personne intéressée par l’action, il existe des possibilités de double D : Hoc est mihi auxilio = “Ceci m’est à aide (= ceci me vient en aide)” ; Tibi praebeo hunc librum dono = “Je te présente ce livre en cadeau”. D. — L’Ablatif 1) Fondamentalement, l’Abl marque le point de départ, l’origine, l’éloignement. E sua patria fugit, “Il s’est enfui de sa patrie” ; Leva me hoc onere, “Débarrasse-moi de ce poids” ; P. Sestius natus est homine sapienti, “P. Sestius est né d’un père sage”. 2) Abl de cause : Concordia parvae res crescunt, “Dans la concorde, les petits États se développent”. 3) Abl de moyen. 4) L’Abl (éventuellement accompagné de cum) peut marquer l’accompagnement ou la manière : Omnium consensu legatos ad Caesarem miserunt, “Avec le consentement de tous, ils envoyèrent des ambassadeurs à César”. 5) L’Abl peut préciser le rapport sous lequel doit s’envisager une action ou un état : c’est l’Abl de relation, ou Abl de point de vue. Est maior natu, “Il est le plus grand quant à la naissance (= il est l’aîné)” ; Caesar hostes equitatu superiores esse intellegebat, “César comprenait que les ennemis étaient supérieurs quant à (= sur le plan de) la cavalerie”. 6) Il existe aussi un Abl descriptif, qui concurrence le G descriptif : L. Catilina fuit magna vi et animi et corporis, sed ingenio malo pravoque, “Lucius Catilina fut d’une grande force d’âme et de corps, mais d’un esprit mauvais et dépravé”. 7) Abl d’agent, avec un verbe au if. Il est précédé de la préposition a(b) si l’agent est un être animé. 8) Abl deuxième terme de la comparaison : voir supra. E. — Le complément circonstanciel de lieu 1) La situation. À la question Vbi es ?, la réponse apparaît à l’Abl précédé de la préposition in : in urbe. Si l’on veut marquer la proximité d’une personne ou d’un lieu, on utilise l’Acc précédé de la préposition ad, ou éventuellement de la préposition apud si le CCL est une personne : Apud (ou : ad ) eum multos annos vixi, “J’ai vécu beaucoup d’années auprès de lui”.
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La préposition in n’apparaît pas : — lorsque le CCL est accompagné de totus : tota urbe, “dans toute la ville” ; — lorsque le CCL est le mot locus accompagné d’un déterminant : eo loco, “en ce lieu” ; — lorsque le CCL est le mot domus, rus ou humus ; — lorsque le CCL est un nom de ville (ou de petite île qui ne comprend qu’une seule ville). Certains mots ont conservé un ancien cas, le locatif (finales -ae pour les mots de la 1e déclinaison, -i pour les autres), qui ne sert qu’à marquer le lieu-situation : domi, ruri, humi (“à la maison ; à la campagne ; sur le sol”), ainsi que les noms de ville singuliers de la 1e et de la 2e déclinaison (Romae, Lugduni ). En revanche, les noms de ville qui sont au pluriel ou qui appartiennent à la 3e déclinaison se mettent régulièrement à l’Abl (Athenis, Carthagine ). 2) La direction. À la question Quo vadis ?, la réponse apparaît à l’Acc précédé de la préposition in : in urbem. Si l’on veut marquer la proximité d’une personne ou d’un lieu, on utilise l’Acc précédé de la préposition ad : ad Caesarem, ad villam... (“en direction de César, vers la ferme...”). Les noms de ville, ainsi que domus et rus, se mettent à l’Acc seul (sans préposition). 3) L’origine. À la question Vnde venis ?, la réponse apparaît à l’Abl précédé de la préposition ex : ex urbe. Si l’on veut marquer la proximité d’une personne ou d’un lieu, on utilise l’Abl précédé de la préposition ab : ab eo loco, “à partir de cet endroit”. À nouveau, les noms de villes, ainsi que domus et rus, se mettent à l’Abl seul (sans préposition). 4) Le age. À la question Qua venisti ?, la réponse apparaît à l’Acc précédé de per : per silvam. Si l’on veut marquer la proximité d’une personne ou d’un lieu, on utilise l’Acc précédé de praeter : praeter flumen (“en longeant le fleuve”). Bien souvent, le age s’exprime au moyen de l’Abl seul, surtout lorsque le lieu est senti comme un moyen de age, par exemple avec les mots via, iter, porta, pons, ou flumen : Aurelia via profectus est, “Il est parti par la via Aurelia”. F. — Le complément circonstanciel de temps 1) Situation : Abl (éventuellement précédé de in). Quando mortuus est ? — (In) aestate, “Quand est-il mort ? — En été”. 2) Direction : Acc précédé de ad. Quousque abuteris patientia nostra ?, “Jusques à quand abas-tu de notre patience ?” — Ad finem temporum, “Jusqu’à la fin des temps”. 3) Origine : Abl précédé de ab ou de ex. Ex quo tempore hic vivit ? — Ex (ou : ab ) pueritia, “Depuis quand (= quel temps) vit-il ici ? — Depuis son enfance”. 4) age : Acc, éventuellement précédé de per. Quamdiu Caesar cum Gallis gessit bellum ? — (Per) multos annos, “Combien de temps (= combien longtemps) César fit-il la guerre aux Gaulois ? — Pendant de nombreuses années”. Remarque : fréquemment, le complément de lieu et même de temps est dépourvu de préposition. Cette construction simplifiée est très fréquente en poésie.
II. — SYNTAXE DES PROPOSITIONS A. — Propositions indépendantes ou principales Outre l’indicatif et l’impératif, on peut trouver des subjonctifs ou des infinitifs dans les propositions indépendantes ou principales : 1) Subjonctif de volonté (nuance d’ordre ou d’exhortation) Subjonctif présent. Veniat ! “Qu’il vienne !” ; Amemus patriam ! “Aimons la patrie !”.
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Avec la négation ne, le subjonctif parfait exprime la défense à la 2e pers. ; il remplace l’impératif à la forme négative, qui n’existe pas en latin. Et ne est remplacé par neve : Ne fugeris neve timueris, “Ne fuis pas et ne crains pas”. 2) Subjonctif de souhait : le subjonctif présent exprime un souhait réalisable, tandis que le subjonctif imparfait exprime un regret. Vtinam illum diem videam ! “Fassent les dieux que je voie ce jour !” (souhait relatif à l’avenir). Vtinam vellent me labore hoc levare ! “Ah ! s’ils voulaient me soulager de cette épreuve !” (nuance de regret : la réalité présente s’oppose au souhait exprimé). Vtinam est une particule invariable qui signale la nuance de souhait ou de regret. Son emploi est facultatif avec le subjonctif présent, mais obligatoire avec le subjonctif imparfait. Ses traductions traditionnelles sont : “Fasse le ciel que...”, “Fassent les dieux que...” ou “Puisse” (suivi de l’infinitif : “Puissé-je voir ce jour !”). La forme négative du subjonctif de souhait ou de regret est ne + subj. Vtinam n’apparaît généralement pas dans cette forme négative : Is ne deneget operam rei publicae !, “Puisse-t-il ne pas ref son aide à la République !”. 3) Subjonctif de concession : ce subjonctif exprime une opinion que l’on et, bien qu’elle s’oppose à la thèse que l’on défend. Sit sacrilegus, at est bonus imperator, “Qu’il soit un sacrilège [d’accord], mais il est un bon général”. 4) Subjonctif potentiel a) Le subjonctif présent ou le subjonctif parfait peuvent indifféremment exprimer le potentiel du présent, c’est-à-dire une supposition présentée comme possible. On les traduit en français par le conditionnel du présent, ou par une périphrase avec “pouvoir”. Quis dubitet (ou : dubitaverit) bonos laudare ?, “Qui hésiterait à louer les hommes de bien ?”. Hoc vero sine ulla dubitatione confirmaverim (ou : confirmem ), “Mais ceci, je pourrais le confirmer sans sans aucune hésitation”. b) Le subjonctif imparfait exprime le potentiel du é. Cette tournure est assez rare (on ne la rencontre qu’avec certains verbes, et toujours à la 2e pers.sg.). Tum audires ululatus feminarum, clamores virorum, “Alors, tu aurais pu entendre les hurlements des femmes, les cris des hommes”. 5) Subjonctif délibératif : le subjonctif délibératif, dans une proposition interrogative, marque le doute, la question que l’on se pose à soi-même, dans le présent (subjonctif présent) ou dans le é (subjonctif imparfait). Quid agam, iudices ?, “Que ferais-je, juges ?” ; Quid faceremus in tali re ?, “Qu’aurions-nous fait dans une pareille situation ?”. 6) Infinitif historique (ou infinitif de narration) : l’infinitif présent peut remplacer le verbe à un mode personnel dans la phrase simple. Cette situation se présente normalement dans les récits au é. Le sujet reste au N. Caesar frumentum flagitare, “Et César de réclamer du blé” (= “César réclamait du blé”). B. — Propositions subordonnées 1) Subordonnées sujet a) Proposition infinitive [voir infra, 2, a] sujet d’expressions impersonnelles (decet, “il convient”, accidit, “il arrive [par accident]”, licet, “il est permis”...) : Oportet legem brevem esse, “Il convient que la loi soit brève”. b) Vt (négation ut non) + subjonctif [voir infra, 2, b] : Fit ut erremus, “Il se fait que nous nous trompons” ; Accidit ut domi non sit, “Il arrive qu’il ne soit pas chez lui”. c) Quod + indicatif : Me adiuvat quod doctus es, “M’aide le fait que tu es savant”.
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2) Subordonnées complément d’objet a) La proposition infinitive Une proposition infinitive se caractérise par son verbe à l’infinitif et par son sujet, propre et exprimé, à l’accusatif. Elle ne se signale par aucun mot subordonnant équivalent à la conjonction française “que”. On peut trouver une proposition infinitive comme complément à : — un verbe d’opinion (credere, putare, cogitare, aestimare, scire...) ; — un verbe déclaratif (dicere, narrare, nuntiare, respondere, scribere, clamare, addere...) ; — un verbe de perception des sens (audire, videre, sentire...) ; — les verbes de volonté cupere, iubere, vetare, velle, nolle… — voir aussi supra, 1, a. Concordance des temps : Dicebatis vos “Vous disiez que vous…”
vidisse videre visuros esse
“… aviez vu” “… voyiez” “… verriez”
visos esse videri visum iri
“… aviez été vus” “… étiez vus” “… seriez vus”
b) Les propositions complétives au subjonctif Le subjonctif est de règle dans les propositions d’objet des verbes d’effort, de volonté ou de demande. Ces propositions subordonnées sont introduites par la conjonction ut (négation ne ), qui correspond au français “que”, ou “de” (+ infinitif) : Te oro ut ad me statim venias, “Je te prie de venir tout de suite chez moi”. Concordance des temps : Si le verbe de la principale est à un temps primaire (présent, futur) temps secondaire (é)
le verbe de la subordonnée au subjonctif se mettra au présent à l’imparfait
c) Les propositions d’interrogation indirecte Mots interrogatifs : outre les adverbes, pronoms et adjectifs interrogatifs (voir syllabus de vocabulaire), il existe la particule nonne (réponse attendue affirmative), la particule num (réponse attendue négative), la particule -ne (qui ne suggère aucune réponse : elle s’attache au mot sur lequel la question porte spécialement et qui se place en tête de proposition), et la particule an (nuance de doute ou d’ironie). L’interrogation disjonctive (ou interrogation double) comporte un premier terme introduit par les particules utrum, -ne, num ou nonne, et un deuxième terme introduit par la particule an. “Ou non” se traduit par annon (en un ou deux mots) dans l’interrogation directe, par necne dans l’interrogation indirecte. Le verbe de la subordonnée d’interrogation indirecte se met au subjonctif. Concordance des temps : Principale temps primaire
temps secondaire
Rapport subordonnée/principale antériorité simultanéité postériorité antériorité simultanéité postériorité
Subordonnée subjonctif parfait subjonctif présent forme -urus, a, um sim subjonctif plus-que-parfait subjonctif imparfait forme -urus, a, um essem
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Exemples :
temps I
temps II
antériorité simultanéite postériorité antériorité simultanéité postériorité
Nescio veneritne Nescio veniatne Nescio venturusne sit Nesciebam venissetne Nesciebam veniretne Nesciebam venturusne esset
“J’ignore s’il est venu” “J’ignore s’il vient” “J’ignore s’il va venir” “J’ignorais s’il était venu” “J’ignorais s’il venait” “J’ignorais s’il viendrait”
d) Les verbes de crainte Les verbes de crainte (metuere, timere, vereri) se construisent avec une subordonnée complément d’objet introduite par ne si l’on craint que la chose n’arrive, par ne non si l’on craint qu’elle n’arrive pas. La base de cette subordonnée se met à l’un des quatre subjonctifs (mais jamais aux formes périphrastiques en -urus sim ou -urus essem : l’idée de postériorité est implicite) : Timebamus ne castra hostis oppugnaret, “Nous craignions que l’ennemi n’attaque le camp” (crainte relative à un fait présent/futur) ; Veremur ne socii non venerint, “Nous craignons que les alliés ne soient pas venus” (crainte relative à un fait é). e) Les verbes d’empêchement Les verbes d’empêchement se construisent avec une proposition complément d’objet au subjonctif introduite par ne ou quominus si la principale est positive ; par quominus ou par quin si la principale est négative ou interrogative. Concordance : cf. propositions complétives (subjonctif présent ou au subjonctif imparfait) ; Plura ne scribam dolore impedior, “Je suis empêché par la douleur d’(en) écrire davantage” ; Dolor te tenuit quominus ad ludos venires, “La douleur t’a empêché de venir aux jeux” ; Germani retineri non poterant quin in nostros tela conicerent, “Les Germains ne pouvaient être empêchés (= s’empêcher) de lancer des traits sur les nôtres”. f) Les verbes de doute Les verbes de doute se construisent normalement avec une interrogation indirecte. Toutefois, lorsqu’ils sont à la forme négative ou interrogative, leur proposition subordonnée complément d’objet est introduite par quin : Dubito quid facturus sit, “Je me demande ce qu’il va faire” (int. indir.) ; Haud dubium est quin ita sit, “Il n’est pas douteux qu’il <en> soit ainsi”. Dans le sens d’“hésiter à”, dubitare se construit avec l’infinitif : Non dubitavit statim venire, “Il n’hésita pas à venir sur le champ”. 3) Propositions subordonnées circonstancielles a) Propositions de but Les propositions subordonnées de but sont introduites par la conjonction ut (négation ne ), qui correspond au français “que”, ou “de” (+ infinitif). Concordance : cf. propositions complétives (subjonctif présent ou au subjonctif imparfait) ; Fugimus ne capiamur, “Nous fuyons pour ne pas être pris” ; Missus sum ut haec tibi nuntiarem, “J’ai été envoyé pour que je t’annonçasse (= pour t’annoncer) ces choses”. Lorsque la subordonnée comporte une idée de comparaison, ut peut être remplacé par quo ; Quid haec vita desiderat, quo sit beatior ?, “Qu’est-ce que cette vie demande (= qu’est-ce qui manque à cette vie) pour qu’elle soit plus heureuse ?”. Il existe d’autres manières de rendre le but : — le supin : Hostes pacem petitum oratores Romam mittunt, “Les ennemis envoient des porte-parole à Rome pour demander la paix”. — Le participe futur : Hannibal mare inferum petit oppugnaturus Neapolim, “Hannibal gagne la mer Tyrrhénienne ayant l’intention d’attaquer (= pour attaquer) Naples”. — Le gérondif (ou l’adjectif verbal substitut du gérondif) accompagné de ad (+ Acc) ou de causa (précédé du G) [voir infra] ; Navigandi causa ventus lenissimus exspectamus, “Nous attendons un vent très doux pour naviguer” ; Caesar ad necessarias res imperandas legatos convocavit, “César convoqua ses légats pour ordonner les choses (= donner les ordres) nécessaires”. — La proposition relative peut exprimer l’idée de but [voir infra].
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b) Propositions de temps Les propositions subordonnées de temps sont introduites par une conjonction. La nuance de temps demande l’indicatif dans la subordonnée mais, lorsque s’y ajoute une nuance de cause, d’opposition ou de but, on trouve le subjonctif. Ce subjonctif (imparfait ou plus-que-parfait) est donc de règle avec le cum historique (nuance de temps + cause ou opposition). Le subjonctif peut aussi apparaître avec les conjonctions dum, donec, quoad (“tandis que”), antequam et priusquam (“avant que”) si elles introduisent une nuance de cause ou de but. Remarques : — le cum temporel (+ indicatif) est souvent signalé dans la principale par un adverbe comme tum (ou tunc) : Cum videbis, tum scies, “Quand tu
verras, alors tu
sauras”. — Dum, dans le sens de “au même moment où, pendant que, tandis que”, prend toujours l’indicatif présent, quel que soit le temps du verbe principal : Dum Romani consultant, Saguntum oppugnabatur, “Tandis que les Romains discutaient, Sagonte était assiégée”. c) Propositions de conséquence Les propositions subordonnées de conséquence sont généralement introduites par ut (négation ut non), et signalées dès la proposition principale par un mot annonçant la conséquence (adeo, ita, sic, tam…). Le verbe de la subordonnée de conséquence peut apparaître au subjonctif présent (conséquence dans le présent/futur), au subjonctif imparfait (conséquence durative dans le é), ou au subjonctif parfait (conséquence momentanée dans le é) : Bestiae pro suo partu ita propugnant, ut nullos ictus reformident, “Les bêtes sauvages se battent pour leur progéniture d’une façon telle qu’elles ne craignent aucun[s] coup[s]” ; Adeo (tam, sic) miser erat, ut mortem optaret, “Il était tellement malheureux qu’il souhaitait la mort” ; Aristides tam pauper mortuus est ut publico sumptu elatus sit, “Aristide mourut si pauvre qu’il fut emporté dans une cérémonie publique (= que la cérémonie funéraire se fit aux frais de l’État)”. Lorsque la principale et la subordonnée sont négatives, ut non est remplacé par la conjonction quin : Nemo est tam fortis quin rei novitate perturbetur, “Nul n’est si brave qu’il ne soit troublé par la nouveauté d’une chose (= un danger nouveau)”. d) Propositions de cause Les propositions subordonnées de cause sont introduites par quod, quia, quoniam et quando avec l’indicatif lorsque la cause est objective, avec le subjonctif lorsque la cause est subjective ou douteuse. On peut donc retenir la règle sous la forme : quod + indicatif = “parce que” ; quod + subjonctif = “parce que, disait-il”. Numquam est utile peccare, quia semper est turpe, “Il n’est jamais utile de commettre une faute, parce que c’est toujours honteux” (cause objective) ; Nocte ambulabat quod dormire non posset, “Il se promenait la nuit, parce qu’il n’aurait pas pu (= parce que, disait-il, il ne pouvait pas) dormir”. La conjonction cum, dans le sens de “puisque”, se construit avec le subjonctif. En outre, la subordonnée relative au subjonctif peut avoir une nuance de cause [voir infra]. e) Propositions hypothétiques (ou de condition) Les propositions subordonnées hypothétiques sont introduites par si (négation si non ou, plus souvent, nisi ). — L’hypothèse pure et simple Le locuteur ne fait pas connaître sa pensée subjective sur la réalité, sur la possibilité ou sur l’irréalité de l’hypothèse. Le mode de l’hypothèse pure et simple est l’indicatif dans la subordonnée et (généralement) dans la principale : Nisi hoc credis, erras, “Si tu ne crois pas ceci, tu te trompes”. Le latin utilise souvent le futur antérieur dans la subordonnée lorsque la principale est au futur : Tempora si fuerint nubila, solus eris, “Si les temps seront devenus (= deviennent) dangereux, tu seras seul”. Voir aussi infra, 6.
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— L’hypothèse irréelle Le locuteur présente la condition et la principale comme contraires à la réalité. L’irréelle du présent se marque par le subjonctif imparfait, dans la principale et dans la subordonnée ; l’irréelle du é par le subjonctif plus-que-parfait, dans la principale et dans la subordonnée. Si hoc crederes, errares, “Si tu croyais ceci, tu te tromperais.” ; Si hoc credidisses, erravisses, “Si tu avais cru ceci, tu te serais trompé”. Il est possible de combiner l’irréelle du é dans la subordonnée et l’irréelle du présent dans la principale : Si nostris consiliis usi essemus, nunc beatissimi viveremus, “Si nous avions utilisé (= suivi) nos décisions, maintenant, nous vivrions pleinement heureux”. — L’hypothèse potentielle La condition est présentée comme possible, dans le présent ou dans l’avenir. Les hypothèses potentielles se marquent au moyen du subjonctif présent ou du subjonctif parfait, dans la principale et la subordonnée : Si hoc credas (ou credideris ), erres (ou erraveris ), “Si tu croyais ceci, tu te tromperais”. Il est difficile d’imaginer ici un potentielle du é puisque, si l’hypothèse est dans le é, le locuteur devra soit la formuler au mode irréel, soit renoncer à l’hypothèse et er au mode réel. — Synthèse sur les propositions hypothétiques : Type d’hypothèse Pure et simple
Potentielle Irréelle
Mode dans la principale et la subordonnée Indicatif dans la subordonnée ; les modes habituels dans la principale Subjonctif Subjonctif
Temps dans la principale et la subordonnée Tous les temps peuvent apparaître (le futur antérieur est fréquent dans la subordonnée) Présent ou parfait (généralement sans nuance) Imparfait (irréelle du présent ) ou plus-queparfait (irréelle du é)
f) Les propositions subordonnées de concession (ou d’opposition) Diverses conjonctions peuvent servir à introduire une proposition subordonnée de concession. La plupart d’entre elles demandent le subjonctif ; seul quamquam se construit avec l’indicatif. On peut trouver dans la principale un mot soulignant l’opposition, comme tamen, at (“cependant”), certe (“certainement”), nihilo minus (“ne... pas moins”). Quamquam callidus es, deceptus es, “Quoique tu sois rusé, tu as été pris” ; Quamvis doctus sis, multa ignoras, “Quoique tu sois savant, tu ignores bien des choses” ; Pauper erat, cum dives esse potuisset, “Il était pauvre, alors qu’il aurait pu être riche” ; Vt desint vires, tamen est laudanda voluntas, “Même si les forces font défaut, il faut cependant (= il n’en faut pas moins) louer la volonté”. g) Propositions de comparaison La phrase comparative, formée d’une subordonnée comparative et d’une principale, se présente comme un couple corrélatif. On appelle corrélatifs des couples de mots dont l’un, de forme relative, introduit la subordonnée comparative, et l’autre, de forme démonstrative, prend place dans la principale (voir syllabus de vocabulaire). Remarques : — avec les adjectifs marquant l’identité, la ressemblance ou la différence, le second terme de la comparaison est souvent introduit par ac ou atque ; Non dixi aliter ac sentiebam, “Je n’ai pas parlé autrement que je pensais”. — Vt dans le sens de “comme” peut se er d’adverbe dans la principale ; Faciam ut dixisti, “Je ferai comme tu as dit”. 4) L’Ablatif absolu Il s’agit de la proposition participe en français, c’est-à-dire des propositions subordonnées circonstancielles dont le verbe base se met au participe et qui ont un sujet propre. Le sujet et le participe se mettent naturellement à l’Abl (valeur circonstancielle de temps, de cause, de condition, d’opposition ou de manière). Le participe s’accorde en genre et en nombre avec le sujet. Romulo regnante ; Romulo rege ; Romulo mortuo.
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5) Le subjonctif dans la proposition relative La proposition relative peut exprimer une nuance circonstancielle et son verbe se met alors au subjonctif. Les nuances circonstancielles que l’on peut trouver dans la relative sont les suivantes : a) Le but : Legati missi sunt qui Apollinem consulerent, “Des ambassadeurs furent envoyés qui consulteraient (= chargés de consulter) Apollon”. b) La conséquence : Caninius fuit mirifica vigilantia, qui suo toto consulatu somnum non viderit, “Caninius fut d’une vigilance irable, lui qui, durant tout son consulat, ne vit pas le sommeil (= n’a pas connu le sommeil)”. c) La cause : O fortunate pater, qui talem filium habeas !, “Heureux père, qui as un tel fils !”. d) L’opposition : Deceptus es, qui sis callidus, “Tu as été pris, toi qui es rusé”. 6) L’attraction modale Une subordonnée qui est normalement à l’indicatif peut se mettre au subjonctif lorsqu’elle dépend d’une proposition au subjonctif ou à l’infinitif. Quod habet, est satis, “Ce qu’il a est suffisant”. Création de la sous-subordonnée : Nemo inventus est cui, quod haberet, esset satis, “On n’a trouvé personne pour qui ce qu’il a est suffisant”. Esset est au subjonctif à cause de la nuance de conséquence dans la proposition relative. Habet a été transformé en haberet par attraction modale (dépendance du subjonctif esset ). Dans le cas d’une proposition subordonnée hypothétique pure et simple, l’attraction modale a pour effet que le futur antérieur se transforme en un subjonctif plus-que-parfait (antériorité par rapport à une action ée) : Si audieris, doctus eris > Dicebam te, si audivisses, doctum futurum esse.
III. — GÉRONDIF ET ADJECTIF VERBAL 1) Le gérondif, lorsqu’il a un COD, subit un phénomène de substitution, obligatoire lorsque le gérondif est au D ou lorsqu’il est introduit par une préposition, facultatif dans les autres cas : le COD se met au cas du gérondif, et celui-ci se transforme en un adjectif verbal qui s’accorde avec son ancien COD. Ainsi, pour legendo libros (“par le fait de lire des livres”) : — libros > libris (Abl, cas du gérondif) ; — legendo > legendis (Ablmpl., accord de l’adjectif verbal substitut du gérondif avec libris, nom dont il est épithète) > legendis libris. L’adjectif verbal substitut du gérondif a les mêmes caractéristiques de sens que le gérondif : tous deux sont actifs, et n’ont pas de nuance d’obligation. En revanche, l’adjectif verbal d’obligation a un sens if et une idée d’obligation ; il ne peut d’ailleurs apparaître qu’au N ou à l’Acc sans préposition, tandis que le substitut du gérondif ne peut apparaître qu’à l’Acc avec préposition, au G, au D ou à l’Abl. 2) L’adjectif verbal attribut du complément d’objet. Un emploi fréquent de l’adjectif verbal d’obligation est l’attribut du COD avec un verbe marquant le but ou l’intention : Da mihi epistulam legendam tuam, “Donne-moi ta lettre devant être lue (= pour que je la lise)”. IV. — TRADUCTION DE “ON” ; IF PERSONNEL ET IF IMPERSONNEL Il est possible de rendre de différentes façons en latin le pronom indéfini “on” : 1) par la 3e personne du pluriel des verbes signifiant “dire” ou “raconter” : dicunt, narrant, ferunt... : Tradunt Homerum caecum fuisse, “On rapporte qu’Homère était aveugle”. 2) Par la 2e personne du singulier du subjonctif de tous les verbes : Possis sine divitiis, non sine amicis vivere, “Tu pourrais (= on pourrait) vivre sans richesses, <mais> non sans amis”. 3) Par le pronom indéfini aliquis (souvent remplacé par quis) : Si quis venit..., “Si on vient...”. 4) Par la voix ive personnelle, c’est-à-dire par un verbe possédant un sujet : Homerus dicitur caecus fuisse, “Homère est dit (= On dit qu’Homère) était aveugle”. 5) Par la voix ive impersonnelle, c’est-à-dire par un verbe, même intransitif, mis à la 3e personne du singulier de la voix ive et dépourvu de sujet : Dicitur, “on dit” ; Itur, “on va” ; Eundum est, “il est devant être allé (= on doit aller)”. Un cas particulier est la tournure Dicitur Homerum caecum fuisse, “Il est dit qu’Homère était aveugle”, où dicitur a un sujet : la proposition infinitive Homerum caecum fuisse.
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V. — RÉCAPITULATION : EMPLOIS DES CONJONCTIONS LES PLUS FRÉQUENTES 1) Cum a) Cum temporel (+ indicatif) : “quand, lorsque”. b) Cum historique (+ subjonctif) : “comme”. c) Cum causal (+ subjonctif) : “puisque”. d) Cum concessif (+ subjonctif) : “alors que”. 2) Dum a) Dum + indicatif présent : “pendant que”. b) Dum (ou donec, ou quoad ) + tous les temps de l’indicatif : “aussi longtemps que”. c) Dum (ou donec, ou quoad ) + indicatif, ou subjonctif pour exprimer une nuance d’intention : “jusqu’à ce que”. d) Dum + subjonctif : “pourvu que, à la condition que”. 3) Quin Après les verbes d’empêchement et de doute : “que, de”. Nemini dubium est quin Verres sacra omnia spoliaverit, “Il n’est douteux pour personne que Verrès ait pillé tous les sanctuaires”. Pour introduire une subordonnée de conséquence négative après une principale négative ou interrogative. Remarques : a) La subordonnée après un verbe d’empêchement ou de doute introduite par quin est généralement positive en français (la négation est exprimée par le verbe principal). b) En tête de phrase, quin a un sens d’adverbe interrogatif (“pourquoi ne pas ?”) ou simplement d’adverbe (“bien plus”). 4) Quod a) Quod causal (avec l’indicatif ou le subjonctif selon que la cause est objective ou subjective) : “parce que”, “sous prétexte que”. b) Quod complétif (avec l’indicatif) : Miror quod iam advenisti, “Je m’étonne de ce que tu es déjà arrivé”. Ce quod complétif concurrencera de plus en plus la proposition infinitive dans l’histoire de la langue. Rappel : quod n’est pas toujours une conjonction ; on le trouve très fréquemment employé comme pronom relatif neutre, comme adjectif interrogatif, ou comme adjectif indéfini (à la place d’aliquod après si, nisi, ne ou num ) : Si quod vitium hodie sanare potueris..., “Si tu as pu aujourd’hui te guérir d’un défaut...”. 5) Vt a) Vt introduisant une proposition sujet (+ subjonctif). b) Vt introduisant une proposition complément d’objet (+ subjonctif). c) Vt temporel (+ indicatif). d) Vt final (ou de but) (+ subjonctif). e) Vt de conséquence (+ subjonctif). f) Vt de concession (+ subjonctif). g) Vt de comparaison (+ indicatif).
Troisième partie : méthode pour aborder une version La meilleure façon d'essayer de comprendre une phrase latine restera toujours la méthode naturelle, qui consiste à saisir le sens dans l'ordre d'apparition des mots. Ce n'est que lorsque la lecture attentive — et répétée — du texte est insuffisante pour faire saisir ce sens qu'il convient d'appliquer une autre méthode. Quoi qu'il en soit, on évitera de se jeter sur le dictionnaire au premier mot inconnu. 1) Préparation du texte Les recommandations qui suivent ne s'appliquent qu'aux phrases assez longues.
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a) Rechercher les “charnières” (mots sur lesquels s'articulent les propositions) : conjonctions (de coordination et de subordination), pronoms relatifs (attention, en tête de phrase, aux relatifs de liaison), corrélatifs (qualis, talis, quot...), mots interrogatifs... b) Repérer et analyser les verbes à un mode personnel (ils sont les bases d'autant de propositions). c) Repérer les limites de chaque proposition. Les subordonnées commencent par une “charnière”. Si plusieurs charnières ne sont séparées par aucun verbe à un mode personnel, la dernière s'articule avec le premier verbe qui suit, l'avant-dernière avec le second verbe, et ainsi de suite : Non is sum qui si quod rogas ignorem respondeam. 1 2 3 3 2 1 “Je ne suis pas tel que je réponde (= homme à répondre) si j’ignore ce que tu demandes”. d) Établir la nature et la fonction de chaque proposition (principale, subordonnée sujet ou CO, relative, complément circonstanciel...). Doivent alors commencer à apparaître les propositions subordonnées qui ne sont introduites par aucun mot subordonnant (propositions infinitives et participes). e) À l'intérieur de chaque proposition, analyser chaque mot en tenant compte de toutes les possibilités. 2) Remarques sur la consultation du dictionnaire a) Ne pas s'arrêter au premier sens : il faut lire tous les sens indiqués et saisir le sens général du mot. Les significations d'un même mot latin peuvent en effet être très différentes les unes des autres. b) Choisir le sens qui convient dans le contexte. c) Noter la construction des verbes et des adjectifs (quel cas régissent-ils?). 3) Traduire a) On élaborera la traduction en partant du verbe et du sujet. b) On commencera par une traduction “littérale”, mais sans commettre d’incorrection en français. On veillera constamment à ne pas trahir les données de l'analyse : cas, nombre, temps, voix, personne... c) Si le sens du age n'apparaît toujours pas, on ne s'acharne pas. Souvent, la suite du texte éclaire les ages obscurs. d) On tente de parfaire le style français. Une bonne traduction est un long travail de précision et d'ajustement, où l'on met en oeuvre aussi bien sa connaissance du latin que celle du français.
Quatrième partie : la justification grammaticale La question “analyser et justifier tel mot” appelle une réponse, précise mais concise, en trois parties : 1) la présentation du mot dans sa forme “de base” (celle que l’on trouve dans les dictionnaires ou les répertoires de vocabulaire), avec sa nature ; 2) l’analyse, c’est-à-dire la description complète du mot dans la forme envisagée ; 3) la justification des éléments de l’analyse. Exemples : dans les phrases suivantes, analyser et justifier les mots en italiques. Quos cum apud se Ariovistus conspexisset, exercitu suo praesente conclamavit (“Comme Arioviste les eut aperçus devant lui, il éclata, devant toute l’armée”). quos :
se :
— < qui, quae, quod, pron. rel, ici rel. de liaison (= et eos) ; — Acc masc.pl. ; — Acc COD de conspexisset ; masc.pl., genre et nombre de l’antécédent [à chercher dans la phrase précédente]. — < se, pron. pers. réfléchi ; — Acc masc.sg. ; — Acc CCL (situation) avec apud ; masc.sg., genre et nombre de l’antécédent (Ariovistus) ; réfléchi parce que l’antécédent est sujet de la proposition.
conspexisset :
— < conspicio, is, ere, -spexi, -spectum ;
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— subj. plus-que-parfait A, 3e sg. ; — subj. base de la proposition de temps et de cause introduite par cum historique ; p.-q.pft par antériorité avec le temps II de la principale (conclamavit). praesente :
— < praesens, -ntis, part. présent A de praesum, es, esse, praefui, — ; — Abl masc.sg. ; — base de l’Abl. absolu exercitu praesente, dont le sujet (exercitu) est masc.sg.
Ad eas res conficiendas Orgetorix deligitur (“Pour achever ces choses, on choisit Orgetorix”). conficiendas :
deligitur :
— < conficio, is, ere, -feci, -fectum ; — adj. verbal substitut du gérondif, Acc fém.pl. ; — épithète de eas res, fém. pl. ; substitution obligatoire de ad conficiendum eas res (Acc de but avec ad). — < deligo, is, ere, -legi, -lectum ; — ind. prés. P 3e sg. ; — base de la phrase ; P personnel (sujet Orgetorix, sg.).
Ariovistus partem suarum copiarum, quae castra minora oppugnaret, misit (“Arioviste envoya une partie de ses forces donner l’assaut au petit camp”). copiarum :
quae :
minora :
— < copiae, arum, nom commun fém. pl. ; — G pl. ; — complément partitif du nom partem.
— < qui, quae, quod, pron. rel. ; — N fém. pl. ; — N sujet du verbe oppugnaret ; fém.pl., genre et nombre de l’antécédent (copiarum). — < minor, or, us, comparatif de parvus ; — Acc masc. pl. ; — épithète de castra, neutre pl. et Acc COD d’oppugnarent.
oppugnarent :
— < oppugno, as, are, avi, atum ; — subj. impft. A 3e pers. pl. ; — subj. demandé par la nuance de but dans la prop. rel. ; impft par concordance avec le temps II de la principale (misit).
Cinquième partie : éléments de prosodie et de métrique I. — PROSODIE Une voyelle est brève ou longue. Elle est brève lorsqu'elle est suivie d'une autre voyelle, même précédée de h : omni-a, tra-here, audi-o . Une diphtongue est toujours longue: ae, au, eu, oe. Une syllabe est longue par nature si elle contient une voyelle longue ou une diphtongue. Elle est longue par position si la voyelle qu'elle contient est suivie de deux consonnes dont la première fait partie de la même syllabe : pos-sum, cap-tum... rexi. La syllabe qui contient une voyelle suivie de deux consonnes appartenant à la syllabe suivante est commune (elle peut être longue ou brève): tene-brae, duplex. Dans les vers, une voyelle finale s'élide devant une voyelle qui commence le mot suivant : on ne la prononce pas, pour éviter l'hiatus. La consonne h n'empêche pas l'élision. L'élision a lieu également si un mot se termine par une voyelle suivie de m. Exemples : usqu(e) adeo, ag(o) hanc, equide(m) invideo.
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II. — MÉTRIQUE L'élément le plus simple envisagé par la métrique est le pied. Il est formé de syllabes longues ou brèves. Une syllabe longue vaut deux brèves.
Deux pieds fondamentaux : (a) le dactyle : — ˘˘
tēgmĭnĕ
— —
(b) le spondée :
ca̅e̅lī
Chaque pied comporte une syllabe qui correspond à l'ictus (), c'est-à-dire au frappé de la mesure (temps fort). L'ictus est indépendant de l'accent tonique de chaque mot, sauf à l'avant-dernier pied où il correspond généralement à cet accent. L'hexamètre dactylique compte six pieds, appelés aussi mètres. Ces pieds sont constitués soit d'un dactyle, soit d'un spondée. Le dernier pied est souvent incomplet. Le cinquième pied doit être un dactyle (s'il est un spondée, le vers est dit spondaïque). L'hexamètre dactylique doit avoir au minimum : — soit une césure principale après le 3e temps fort (césure penthémimère [après le 5e demi-pied]), — soit deux césures secondaires après le 2e et le 4e temps fort (césures trihémimère [après le 3e demi-pied] et hephthémimère [après le 7e demi-pied]). Le schéma suivant résume ces principes :
—́
⏕| I
—́
⏕| II
—́
⏕| III
—́
⏕|
—́
IV
⏕| V
͒
—́
VI
Tityre tu patulae recubans sub tegmine fagi
Manière pratique de scander l'hexamètre dactylique : 1) Noter les élisions, les syllabes qui sont longues par nature (diphtongues) ou par position, et les voyelles qui sont brèves parce qu'elles sont suivies d'une autre voyelle (iatus). 2) Isoler le 5e et le 6e pieds (dactyle + spondée). 3) Compléter la répartition des syllabes longues ou brèves qui constituent les quatre premiers pieds. 4) Indiquer les 6 ictus, ainsi que la ou les césures. 5) Scander à haute voix. Éventuellement, retenir le vers par cœur.