POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ : LE CAS DU SÉNÉGAL
Par
Idrissa Yaya DIANDY
INTRODUCTION
Plusieurs décennies après les indépendances, le Sénégal, malgré la mise en œuvre de plusieurs stratégies de développement, n’a pas encore réellement enclenché un processus de croissance économique capable de générer un développement stable et durable. La pauvreté continue de poser un problème important et le pays demeure plus que jamais dans la liste des «pays les moins avancés» (PMA). Face à cette situation, la politique de développement économique au Sénégal, ces dernières années, est fortement orientée par un contexte national marqué par la mise en oeuvre d’un Document de Stratégie de Lutte contre la Pauvreté (DSRP) qui s’est engagé dans l’intensification de la croissance (Stratégie de Croissance Accélérée), la dynamique de développement régional (UEMOA, CEDEAO etc.) et continental (NEPAD notamment) pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Seulement, pour réussir ce pari de développement, en particulier celui consistant à réduire de moitié la proportion de la population vivant, du fait de son revenu, sous le seuil de pauvreté, le pays doit s’inscrire dans une dynamique de croissance. En conséquence, il faudrait, selon les estimations, que le PIB par habitant croisse au moins de 7 % par an. Aussi, les progrès réalisés pour l’atteinte des OMD au niveau national doivent se faire dans une parfaite synergie entre tous les acteurs au développement. Mais elles doivent aussi se faire au niveau sectoriel, ce qui place la lutte contre la pauvreté par le développement industriel comme un défi majeur et un grand axe de la politique économique du Sénégal, d’autant plus que ce secteur n’a pas encore pleinement joué son rôle structurant pour l’économie et est loin d’épuiser son potentiel en termes de croissance et de création d’emplois. Pourtant, dans les années 1960, le Sénégal possédait le tissu industriel le plus développé d’Afrique de l’Ouest. En outre, le secteur bénéficiait initialement d'une productivité élevée. Cependant, au fil des ans, la productivité, notamment celle du travail, a fortement déclinée alors qu'elle augmentait dans nombre d'autres pays. Le tissu industriel, qui s’était maintenu tant bien que mal jusqu'à la fin des années 1970, a vu finalement sa croissance chuter. Par la suite, la Nouvelle Politique Industrielle (NPI) entamée en 1986, en voulant enclencher un processus de libéralisation sans doute prématuré et mal élaboré, a fait payer un lourd tribu à l’économie toute entière : faillites, pertes d’emplois.
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Il apparaît aujourd’hui que le retour de la compétitivité et la croissance de l’industrie redeviennent des priorités pour le pays qui s’est engagé définitivement dans un combat contre la pauvreté. De ce fait, l’adoption de politiques et programmes appropriés est un impératif pour accompagner le décollage industriel. Notre étude se déroule en deux phases : - La première partie consiste en une revue des politiques de développement industriel et d’appui au secteur privé mises en œuvre au Sénégal depuis l’année 2000. Une présentation du contexte macroéconomique et de la situation macro-industrielle a été faite au préalable. Cette partie permet d’avoir une vision d’ensemble cohérente de la politique industrielle ainsi que les actions menées et les défis à surmonter. -
La deuxième partie présente le nouveau cadre de planification des activités de
développement du Système des Nations Unies au Sénégal pour la période 2007-2011, l’UNDAF, tout en montrant la contribution de l’ONUDI dans la réalisation de ce dernier. Cette partie aborde aussi les perspectives de politique industrielle pour le pays, à travers notamment les projets en cours de l’ONUDI. Ce présent rapport est complété par une bibliographie et des annexes constituées essentiellement d’éléments tirés des documents de politiques et stratégies de développement industriel du Gouvernement du Sénégal, mais aussi des Organismes du Système des Nations Unies.
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I. LA POLITIQUE INDUSTRIELLE AU SÉNÉGAL : CONTEXTE MACROECONOMIQUE ET STRATEGIES DE MISE EN ŒUVRE 1. CONTEXTE MACROECONOMIQUE ET BREF DIAGNOSTIC DU SECTEUR INDUSTRIEL
1.1. LA POLITIQUE INDUSTRIELLE : UNE RETROSPECTIVE Au lendemain de l’accession à la souveraineté nationale, le Sénégal hérite, à l’instar de ses voisins, d’une économie essentiellement agricole et d’un secteur manufacturier relativement mieux développé que celui de ses concurrents. Durant les deux premières décennies qui suivirent les indépendances, l’Etat s’était proposé d’être le moteur du développement économique du pays. Un fort protectionnisme et un interventionnisme étatique caractérisent la période allant de 1960 à 1979. La mainmise de l’Etat sur le secteur de l’industrie s’étendait même jusqu’à quelques groupes étrangers, notamment français. Ce dessein sera facilité par la conjonction de plusieurs facteurs tels que les flux massifs de pétrodollars, ou encore l’envolée des prix des matières premières. Ceux-ci permirent de mettre en place un très vaste secteur constitué de sociétés publiques et parapubliques. Ces unités industrielles sous le pouvoir économique de l’Etat étaient peu diversifiées. Des industries alimentaires aux industries extractives et chimiques, en ant par le raffinage du pétrole, l’électricité, l’eau et le secteur bancaire, presque tout était sous le contrôle de l’Etat. Ainsi, les initiatives de développement industriel se sont faites essentiellement sur deux axes : Par une politique de développement d’unités de transformation des ressources locales (arachide, poisson, phosphate, coton, etc.) Par la création d’unités de production des biens traditionnellement importés (industrie de substitution aux importations). Jusqu’en 1970, le secteur connaît une relative croissance, mais reste encore faiblement diversifié. Et dans le souci de rendre cette croissance plus effective et d’impulser la diversification de l’industrie, les interventions de l’autorité publique évoluent dans un sens plus institutionnel. Ainsi, il y a eu la création du statut de la Zone Franche Industrielle en 1974, les réadaptations du code des impôts et du code des investissements. En conséquence, jusqu’en 1975, le secteur industriel était caractérisé par de nouvelles 4
possibilités d’import-substitution, le développement des sous-secteurs d’exportation et le rôle encore déterminant de l’Etat dans les décisions d’investissement. Malgré l’arsenal de mesures d’incitations à l’investissement et à la production, l’industrie sénégalaise allait sombrer dans une crise sans précédent à partir de la seconde moitié des années 1970 jusque dans les années 1980. Face à cette situation, le Sénégal a été l’un des tous premiers pays sous ajustement structurel à abandonner, sous la tutelle des institutions de Bretton Woods, la stratégie d’import-substitution. Malgré que le Plan de Redressement Economique et Financier (PREF) de 1980-1984 ait quelque peu permis de résorber les déséquilibres macroéconomiques, il a fallu attendre 1986 pour voir une politique industrielle clairement définie avec des objectifs précis : la Nouvelle Politique Industrielle (NPI), qui constitue la première tentative d’ajustement du secteur industriel. Adoptée et mise en application la même année, elle ambitionnait de désengager l’Etat des activités industrielles, de promouvoir les exportations grâce à des gains de compétitivité, de modifier la structure des productions industrielles afin d’obtenir une plus haute valeur ajoutée et de rendre le tissu industriel plus dense. Le diagnostic des tenants de la libéralisation reposait sur le constat que les stratégies d’intervention étatique et de protection précédant l’Ajustement avaient profondément altéré les mécanismes de marché. Ainsi, des mesures de suppression de barrières tarifaires furent appliquées. Cependant la NPI a été un échec pour plusieurs auteurs. La faiblesse des dispositifs institutionnels qui ont entouré la réforme tranche nettement avec la rigueur et la célérité de l’application des remèdes préconisés. Des revirements ont souvent été notés, notamment dans la remise en cause de la réduction du tarif douanier intervenu en 19881. Par la suite, la dévaluation du franc CFA intervenue en 1994 a vu le Sénégal se lancer dans une série de programmes d’ajustement et de réformes dans le but de remettre à jour les facteurs pouvant assurer une croissance forte et durable. L’espoir a pu renaître avec le programme de restauration de la compétitivité, et donc des performances industrielles, contenu dans le PASCO (Programme d’Ajustement Structurel et de Compétitivité du secteur privé) élaboré au lendemain de la dévaluation. Il s’agissait de profiter de l’environnement favorable de la dévaluation pour corriger les distorsions héritées des politiques ées.
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Le gouvernement était revenu sur la réduction du tarif douanier dont le taux légal moyen des taxes sur les importations était à nouveau fixé à 90% alors qu’il avait été ramené de 98% à 68% entre 1986 et 1988.
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Ces différentes expériences en matière de politique industrielle expliquent sans nul doute l’environnement actuel des industries sénégalaises. 1.2. EVOLUTION DE LA SITUATION MACRO – INDUSTRIELLE De 1960 à 1993, la croissance annuelle moyenne de l’économie est à environ 2,7 % par an (ANSD, 2008), soit en dessous du taux de croissance démographique (2,9% l’an sur la période). Cette faible croissance s’est traduite par une baisse des revenus réels par tête et de l’emploi ainsi que par une augmentation des inégalités. Cette situation de crise économique et sociale a amené, le Sénégal et ses partenaires de l’Afrique de l’Ouest et du Centre à réviser la parité de leur monnaie commune par rapport au franc français2. Après la dévaluation du franc CFA intervenue en 1994, l’économie a renoué avec la croissance pour une progression moyenne du PIB de 4% entre 1997 et 2002. Ce redressement de la croissance est imputable au regain de compétitivité de certains produits d’exportation notamment les produits halieutiques, les produits arachidiers, les phosphates, etc.). Quelques indicateurs macroéconomiques pour le Sénégal
97-2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Croissance du PIB réel (en %)
4
6,7
5,9
5,6
2,3
4,7
2,5
3,1
PIB par habitant (en dollar US)
446
474
490
506
505
517
518
521
Exportations (en % du PIB)
28,2
26,6
27,1
27,0
25,6
25,5
24,9
21,3
Importations (en % du PIB)
36,2
38,7
39,8
42,4
43,1
47,9
47,4
41,1
Source : Données reconstituées à partir de statistiques du FMI, « World Economic and Financial Surveys, Regional Economic Outlook, Sub-Saharan Africa », Octobre 2008. Note : La partie grise correspond à des projections.
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Document de Stratégie pour la croissance et la Réduction de la Pauvreté 2006-2010, Octobre 2006.
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En outre, ces dernières années ont été marquées par une période de croissance sans précédent, tournant autour de 5%, avec 6,7% notamment en 2003. Cependant, la succession des crises au niveau mondial a fortement contribué à fragiliser cette bonne dynamique. D’abord les crises énergétiques et alimentaires, ensuite la crise financière actuelle font revoir à la baisse périodiquement les prévisions des institutions internationales en matière de performances économiques. Ainsi, les résultats économiques et financiers enregistrés ces dernières années restent encore insuffisants pour atteindre les OMD. On est encore loin de l’objectif d’au moins 7% de croissance nécessaire pour créer suffisamment d’emplois sur le marché du travail, améliorer significativement les conditions de vie des ménages et réduire la pauvreté de moitié en 2015. De plus, le revenu par tête demeure l’un des plus bas au monde (moins de 600 $ US). Le secteur privé, qui est devenu le moteur de la croissance dans les pays développés, est confronté à un certain nombre de contraintes structurelles au Sénégal. Ces contraintes concernent surtout la persistance de barrières istratives à la création et au fonctionnement des entreprises, les lenteurs et incertitudes liées aux procédures juridiques et judiciaires, la faible productivité des facteurs de production, le niveau relativement élevé des coûts de production, le difficile accès au financement et au foncier, ainsi que la faible diversification de la production. Pourtant, l’industrie sénégalaise est pour l’essentiel entre les mains du secteur privé. Ce secteur est composé de près de 500 entreprises dont environ 90% se situent à Dakar. L’agroalimentaire regroupe 25% des entreprises, suivi par le secteur de la chimie (15%) et les industries mécaniques (13%). Le secteur du textile et du cuir ne regroupe que 7% des entreprises industrielles du Sénégal. De plus, l’industrie agroalimentaire réalise 40% de la valeur, suivi de l’industrie chimique (22%) puis l’eau et l’énergie (21%). L’agroalimentaire possède également le plus fort indice de production industrielle. L’Indice Harmonisé de la Production Industrielle (IHPI) est l’un des principaux instruments statistiques permettant d’apprécier l’évolution de la conjoncture économique. Il permet de suivre, dans le temps, l’évolution de la production industrielle en volume. La méthode de calcul pour la détermination de l’indice est celle de Laspeyres des quantités, qui ne reflète que les variations des quantités, contrairement à l’indice des valeurs qui subit la double influence des prix et des quantités.
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Source : ANSD, « Situation Economique et Sociale du Sénégal 2007 », Octobre 2008
L’activité industrielle a été globalement ascendante depuis les années 2000. Toutefois, selon les estimations, le poids de l’industrie, qui est resté stationnaire autour de 16% entre 1991 et 2001, est toujours en deçà de 20%. On est donc loin des objectifs nationaux qui visent une contribution de 25% d’ici l’horizon 2015. C’est pourquoi, depuis le début des années 2000, le pays est entré dans une nouvelle ère de sa politique industrielle en rompant avec les stratégies ées.
2. POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL AU SENEGAL
2.1. LES GRANDS AXES DES ANNEES 2000 : DSRP, SCA, DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET SECTEUR PRIVE Le Document de Stratégie pour la croissance et la Réduction de la Pauvreté (DSRP) est le cadre de référence dans la lutte contre la pauvreté, la recherche du développement économique et social et l’atteinte des OMD. Etabli en 2000, son but est d’améliorer de manière durable le bien-être des populations en réduisant l’incidence de la pauvreté3 des populations en dessous de 30% d’ici à 2015, par une croissance accélérée, forte, équilibrée et mieux répartie. Le DRSP est bâti autour de 4 axes stratégiques : la création de richesse, l’accès aux services sociaux de base, la protection sociale, la prévention et gestion des risques et catastrophes et enfin la bonne gouvernance.
3
Incidence de la pauvreté au Sénégal : Voir annexe 1.
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L’axe 1 est opérationnalisé à travers la stratégie de croissance accélérée (SCA) qui vise à créer les conditions de nouveaux gains de productivité. En effet, depuis 2000, l’économie sénégalaise s’est inscrite dans une certaine dynamique de croissance économique, avec des taux annuels déant souvent les 5%. La SCA vise à consolider ces résultats par le renforcement du capital humain et des infrastructures afin de porter le taux de croissance à plus de 7% l’an. La SCA bénéficie de l’appui de plusieurs partenaires au développement comme l’Afd (Agence Française de Développement), la Banque Mondiale, l’ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel), le Centre de Développement des Entreprises (CDE). L’approche consiste à cibler des secteurs avec un effet de croissance sur l'ensemble de l'économie. Cette stratégie, bâtie autour de « l’approche grappe », vise à assurer une forte croissance des secteurs ciblés avec un effet d’entraînement sur l’ensemble de l’économie et à renforcer la synergie intersectorielle. Celle-ci devrait permettre d’augmenter la contribution encore faible des exportations à la croissance économique. En ce qui concerne la densification du tissu industriel et le développement du secteur privé, la stratégie est axée sur la mise à niveau du secteur industriel avec pour objectif de : (i) renforcer davantage la productivité, avec notamment la réduction des coûts de production ; (ii) développer les exportations par l’offre de produits industriels compétitifs et à haute valeur ajoutée, suffisamment importante ; et (iii) améliorer la capacité industrielle à travers une recherche appliquée dynamique et un encouragement à l’innovation technologique. En outre, les efforts de restructuration de l’appareil de production seront poursuivis grâce à la disponibilité d’un réseau d’infrastructures (parcs industriels, voies de communication, etc.) et aux activités de soutien (dispositif de sauvetage des entreprises en difficulté, sous-traitance, appuiconseil, facilitations diverses, etc.). Le développement industriel endogène impose une dynamique interne de valorisation optimale des ressources nationales et une intégration de l’industrie locale. Il s’agit de développer une capacité industrielle interne de transformation des ressources agricoles, pastorales, halieutiques et minières pour doper la croissance sur l’étendue du territoire national et rompre avec la concentration des activités industrielles dans la région de Dakar. Pour ce faire, la stratégie suivante est retenue :
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(i) développer des Pôles régionaux de Développement autour des industries structurantes en encourageant la synergie active des centres de recherche et de formation et les entreprises de sous-traitance ; (ii) créer des pôles d’aménagement immatériel autour des centres industriels avérés en mettant en synergie les entreprises et les producteurs de connaissances et (iii) insérer progressivement le secteur informel dans l’économie moderne. Pour appuyer et accompagner les PME/PMI dans leur développement, l’Etat sénégalais procède surtout à : (i) institutionnaliser des guichets d’aide à l’investissement et appuyer l’implantation par le biais d’un système de financement décentralisé et renforcé ; (ii) mettre en place un système de financement adapté aux besoins de la PME ; (iii) favoriser un développement industriel endogène en milieu rural grâce à la fourniture d’une force motrice en milieu rural ; (iv) stimuler l’initiative entrepreneuriale en appuyant en particulier le renforcement des capacités des femmes; (v) organiser et faciliter l’accès aux services de conseil; (vi) mettre en place une coordination du système global d’appui; (vii) créer un environnement favorable au développement des entreprises et (viii) assurer la coordination de l’appui international direct à l’entreprise. Ces différents points ont guidé les politiques et programmes initiés dans le pays cette dernière décennie.
2.2. LE PROGRAMME INTEGRE DE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL (PIDI) Initié en étroite collaboration avec l’ONUDI en 2000, il est d’un montant initial de 7,8 millions de $US pour les deux phases qui la composent. Ce programme vise à relever de manière significative l’Indice de Production Industrielle (IPI) et à sauvegarder les bases productives du secteur de l’Industrie. Les deux phases du PIDI ont été élaborées et mises en oeuvre dans un partenariat dynamique entre le Gouvernement, le Secteur Privé et l’ONUDI. Les résultats satisfaisants obtenus durant la première phase ont ainsi encouragé la formulation de la deuxième, qui va ainsi s’inscrire dans la continuité tout en tirant des leçons de l’expérience de la précédente.
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2.2.1. Phase 1 : 2000-2004 Cette phase comporte 7 composantes : Composante 1
Elaboration et mise en œuvre de la stratégie industrielle
Composante 2
Mise en place d’un réseau national d’informations
Composante 3
Développement de la MPME
Composante 4
Développement du partenariat industriel
Composante 5
Promotion de la Qualité, Normalisation et Métrologie
Composante 6
Promotion d’un environnement plus propre
Composante 7
Mise à niveau d’entreprises dans les secteurs prioritaires
Il a été exécuté et évalué par l’ONUDI en 2003. D’après le rapport annuel 2003 de l’ONUDI, le Programme Intégré du Sénégal est celui qui a mobilisé le plus de ressources financières au cours de l’année 2003 en Afrique (953 000 $). En outre, le programme a provoqué un engouement qui a poussé d’autres bailleurs, à savoir le PNUD, le Japon, l’Autriche, le Danemark et la à se dre à l’ONUDI. Les réalisations au plan qualitatif ont été essentiellement l’appui à la réalisation de la Politique de Redéploiement Industriel (PRI) et l’élaboration du PARI (Plan d’Action pour le Redéploiement Industriel). Au plan opérationnel,
il s’agit surtout de la création de
structures d’appui technique à la mise en œuvre de la politique industrielle du Sénégal telles que le Réseau National d’informations Industrielles du Sénégal (RNIIS), la Bourse Nationale de Sous-traitance et de Partenariat du Sénégal (BNSTPS), l’Association Sénégalaise de Normalisation (ASN), le Centre de promotion du textile, mais aussi la promotion de la micro et petite entreprise par la mise en place du Projet d’Appui à la Petite Entreprise du Sénégal (PAPES), du Programme de Développement de l’Entreprenariat Régional (PDER), le projet pêche en appui à l’entreprenariat féminin, le Projet de Plateformes Multifonctionnelles (PTFM). Il faut aussi noter l’exécution du projet Qualité/UEMOA qui vise à harmoniser la qualité des produits industriels fabriqués localement.
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2.2.2. Phase 2 : 2004-2008 a. Caractéristiques Elle est axée sur la « compétitivité et la densification du tissu productif fondé sur un partenariat efficace Etat – Secteur Privé4 ». De cette vision stratégique découlent ses deux composantes. Composante A : Mise à niveau des entreprises, qui est un préalable à la croissance économique soutenue et un gage de qualité, à travers la création d’emplois et de revenus, la fabrication de produits de qualité exportables, une bonne insertion dans les chaînes de valeur régionale et mondiale. Composante B : Micro et petites entreprises/agroalimentaires, afin de mobiliser le potentiel économique des MPE, du secteur informel, des micro-entreprises gérées par les femmes, en particulier pour la valorisation industrielle et commerciale des ressources agricoles et naturelles du pays. b. Bilan Le dernier bilan établi par l’ONUDI5 fait état de la situation suivante. b.1. Les projets exécutés Le PDER (Programme de Développement de l’Entreprenariat Régional) : 625 000 $, financement PNUD, 2001-2005. Le PDER, initié dans le cadre du Programme Intégré Phase 1, vise à renforcer les capacités des MPE et de leurs organisations professionnelles, par le biais de formations et de services de adaptés. Bénéficiant de l’appui du PNUD et de l’ONUDI, le PDER cherche à renforcer le maillage du circuit économique avec l’intégration des MPE et l’adoption d’une politique de promotion de ces dernières pour : -
D’une part apporter une réponse pertinente aux facteurs assurant la création d’une économie locale émergente et durable ;
4
Gouvernement du Sénégal, Secteur Privé, ONUDI : « Programme Intégré du Sénégal, Phase 2 (2004-2008), 2004. 5
ONUDI, « Acquis de la phase 2 du Programme Intégré sur la période 2004-2007 », mai 2007.
12
-
D’autre part faciliter la résorption du chômage et la réduction de la pauvreté par l’amélioration du potentiel de valorisation des ressources locales avec comme finalité l’accroissement de la valeur ajoutée des MPE et la garanti d’une meilleure qualité des produits.
La région de St Louis a servi de cadre d’accueil et de mise en œuvre du projet pilote (2001-2002) qui a démarré à partir de Septembre 2001. Ainsi, les filières de transformation des produits halieutiques et agro-pastoraux ont été identifiées par les comme les principaux vecteurs de croissance dans cette régions. Aussi, la micro entreprise de transformation halieutique et agro-pastorale (METHAP) a été placée au centre du dispositif d’appui à la MPE. En ce qui concerne l’appui au développement des MPE et plus précisément des METHAP sélectionnées dans les filières prioritaires au niveau régional, les actions suivantes ont été menées : -
L’appui à la création et la consolidation des METHAP sélectionnées,
-
La constitution et le renforcement des réseaux d’affaires des METHAP,
-
La mise en œuvre du dispositif d’appui en faveur des METHAP.
Dans le cadre de la phase 2 du Programme Intégré, le PDER a pris en compte le soutien aux acteurs du sous-segment de l’agro-équipements pour achever l’assistance aux METHAP par la mise en œuvre d’innovations technologiques contingents à la création d’activités structurantes, mais aussi la mobilisation et l’organisation des acteurs intervenant dans l’agro-équipement pour mettre au point des outillages adaptés aux exigences de transformation de produit halieutiques et agro-pastoraux dans les régions de St Louis et Matam. La synthèse du rapport d’auto évaluation (février 2006) montre des résultats assez satisfaisants en matière d’efficacité dans la réalisation des objectifs. Pour l’appui direct aux METHAP, les actions menées par le PDER ont impulsé des changements dans l’organisation et la gestion des entreprises. -
Sur 30 entreprises ciblées au départ, 28 ont adopté les principes d’organisation et de management des entreprises modernes. Elles ont suivi le processus de consolidation institutionnelle, à savoir l’adaptation et la confortation des unités aux règles et dispositions en vigueur sur le plan organisationnel, juridique et fiscal.
13
-
En outre, le PDER a permis à 29 entreprises appuyées de développer des capacités réelles de maîtrise de la chaîne de valeur des produits à travers la sécurisation des circuits d’approvisionnement en matières premières, l’adoption de technologies appropriées et une meilleure connaissance du marché et de ses exigences (certification, normalisation des produits).
Concernant la mise en place des réseaux d’affaires, le rapport reconnaît que le PDER n’a pas montré une efficacité dans l’atteinte des résultats escomptés car n’étant pas une priorité pour les micro entreprises ciblées. En effet, dans les zones rurales, les entreprises se voient plus en concurrents plutôt qu’en partenaires. Cependant il faut dire que dans le long terme, l’existence de réseaux d’affaire aurait pu avoir une grande influence sur la viabilité et le développement de ces entreprises. En effet, ces réseaux auraient pu permettre de développer et d’étendre l’activité en ayant un marché plus large. Enfin, la mise en place d’un dispositif durable d’appui à la PME a amené le PDER à construire un mécanisme autour de l’accueil et l’orientation des entrepreneurs, l’analyse des besoins des PME et la formulation de l’assistance technique, la facilitation à l’accès aux ressources financières. Le Seed money lancement Phase II PI Sénégal, (200 000 $US, financement ONUDI) Le projet « seed money », d’un montant de 200 000 $US, a démarré en septembre 2004 pour lancer les activités prioritaires du Programme Intégré 2 et développer de nouveaux projets dans le cadre de ses deux composantes. Il a permis notamment la production d’une étude sur les orientations stratégiques d’un plan d’action de relance de la filière textile/confection (Mai 2005), la production d’une revue documentaire et analytique du secteur agro-alimentaire grâce
à la constitution d’un
« groupe de travail agro-alimentaire » avec plus de 80% de l’industrie sénégalaise et l’équipe de Mise à Niveau. Il faut souligner aussi le développement d’une coopération étroite avec le secteur public et une étude sur le partenariat Public-Privé (PPP) qui a débouché sur une charte Nationale du PPP. Le Projet d’Appui à l’Elaboration de la stratégie de croissance accélérée (PASCA) : 44 000 $US, Financement ONUDI, 2005-2006 Ce projet a pour but de valoriser les acquis du « seed money » en répondant spécifiquement à la requête officielle du Gouvernement pour un appui de l’ONUDI à l’élaboration de la SCA. L’objectif de ce projet était de permettre à l’ONUDI de faire une
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contribution stratégique à la formulation de la SCA., en particulier dans les deux secteurs prioritaires du Programme Intégré 2, dans les domaines de l’agro-alimentaire et du textile, mais aussi au niveau d’une dimension transversale importante, le développement industriel régional. Deux produits clés ont été obtenus : -
Un Plan d’Action pour la « Grappe » Textile-Confection, avec en particulier un document de projet pour la relance du Centre de Promotion Textile ;
-
Un projet de développement d’un pôle économique/industriel régional, en particulier pour la production agro-alimentaire.
Le PAPES (Projet d’Appui à la Petite Entreprise du Sénégal) : 270 613 $US, financement Autrichien, 2004-2005 Le PAPES fut le projet Sénégal du programme network et cluster6 de l’ONUDI, mais constituait également un des projets de la composante micro et petite entreprise du Programme Intégré. Ce projet a été financé par la coopération autrichienne et vise l’émergence et le renforcement des groupements professionnels dans les régions de DAKAR, THIES et SAINT-LOUIS. L’appui du PAPES était basé sur la promotion des réseaux d’entreprises et l’appui à leurs organisations professionnelles afin de résoudre deux problèmes majeurs que connaissent la plupart des projets d’appui au développement, à savoir développer un impact suffisant et assurer la pérennité des actions. Les bénéficiaires directs ont été les entreprises à potentiel de croissance dont la taille se situe entre 3 et 30 employés qui ont été collectivement touchés à travers : -
Leurs groupement d’affaires (organisation d’échanges et la réalisation de projets collectifs) ; les secteurs ciblés sont prioritairement l’habillement, le cuir, l’agroalimentaire, le métal, le bois.
-
Leurs
organisations
professionnelles
par
le
renforcement
des
capacités
institutionnelles internes, le développement de services adéquats en direction des membres, la participation à la défense des intérêts collectifs dans le cadre de la
6
Le programme network et cluster/ réseaux de PME et systèmes productifs locaux est un programme d’appui aux PME-PMI initié par l’ONUDI et développé dans 15 régions dans le monde dont 6 régions en Afrique.
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réforme de l’environnement des affaires, et la formulation de propositions pertinentes dans le dialogue avec l’Etat. La première phase (2001 – 2004) : elle a permis, grâce à une intervention test sur les trois régions pilotes, d’aboutir aux résultats suivants : -
Appui à une trentaine de groupements d’affaires sur vingt prévus et une dizaine d’organisations professionnelles sur 8 prévus, dans des filières parmi les plus porteuses de la croissance au Sénégal (bois, métal, cuir, textile, agroalimentaire) ;
-
Amélioration de l’approche avec l’introduction de nouveaux produits d’appui (alphabétisation, renforcement en ressources humaines / insertion des jeunes diplômés)
-
Capitalisation des bonnes pratiques à travers la systématisation de la démarche d’animation économique et leur transfert à d’autres intervenants (ONG, BDS providers, écoles de formations, etc.).
La deuxième phase : elle a été exécutée durant l’année 2005 et vise à approfondir la démarche du projet, à développer un impact national (extension à d’autres régions) et à pérenniser son action, voir institutionnaliser le projet. Ainsi, dans cette optique, le PAPES est en train de devenir une agence d’exécution de l’ONUDI. Le Programme National Plateformes Multifonctionnelles PN-PTFM (PNUD, ONUDI) : 23 372 661 $US Appuyé par l’ONUDI et le PNUD, le Programme National Plateformes Multifonctionnelles (PN-PTFM) cherche, grâce à l’introduction dans les villages de l’énergie mécanique et électrique produite par un moteur diesel capable d’entraîner divers outils (moulins, décortiqueuses, alternateurs, chargeurs de batterie, pompes, poste de soudure, machines de menuiserie, etc..), à constituer une base de développement d’activités semiindustrielles et industrielles. D’un montant de 23 372 661 $US, il a été financé par les apports de l’Etat du Sénégal, du PNUD et autres partenaires au développement. Après l’exécution d’une phase pilote (2002-2005), le PN-PTFM pour la lutte contre la pauvreté du Sénégal prévoit une massification à l’échelle nationale avec l’installation de 500 PFMF sur la période 2008-2010. En termes d’effets immédiats, l’installation de ces 500 PFMF permettrait un accès durable à des services énergétiques modernes à environ
16
500 000 habitants et créera au bout près de 2000 emplois directs rémunérés autour de la PTFM7. Acquis de la phase pilote (2002 – 2005) La phase pilote a permis d’expérimenter l’approche plateforme multifonctionnelle (PTFM) au Sénégal. Trente quatre (34) PTFM ont été installées dans la région de Tambacounda et six (6) autres dans la région de Thiès, soit un total de quarante (40) PTFM8. Ce réseau de PTFM a permis aux populations de profiter des nombreuses possibilités qu’offrent les plateformes, d’une part par la mécanisation d’activités comme la monture, le broyage, le décorticage (céréales, arachide en pâte), d’autre part par la fourniture de services énergétiques variés tels que le pompage mécanique de l’eau ou encore le service de recharge de la batterie. Les effets d’entraînement de l’accès aux services énergétiques décentralisés se sont étendus au développement de l’artisanat local pour la fabrication et la fourniture d’équipements productifs. Exécution de la phase 2008-2010 Dans cette phase, le Programme poursuivi les objectifs opérationnels suivants (voir annexe 3) : -
Accroissement et diversification des usages productifs générateurs de revenu pour les populations rurales dans les filières ciblées par le PRI, grâce à la fourniture de services énergétiques par la PTFM ;
-
Développement des usages sociaux grâce à la fourniture des services énergétiques en vue d’accélérer l’accès des populations aux services sociaux de base ;
-
Renforcement des capacités de gestion au niveau de tous les bénéficiaires.
Les cibles sont les collectivités locales, les groupements communautaires de base surtout les groupes vulnérables (femmes, jeunes filles, enfants…), les opérateurs privés et ONG.
7
PNUD – Gouvernement du Sénégal, « Programme National Plateforme Multifonctionnelle PN-PTFM, Plan de travail annuel 2009. » 8
PNUD – Gouvernement du Sénégal, « Projet du gouvernement du Sénégal », Mars 2008.
17
Les ressources financières actuellement disponibles prévoient l’installation de 300 PTFM d’ici 2010. Quant aux activités prévues pour 2009, elles couvrent les objectifs spécifiques du PN-PTFM avec un coût global de 1 237 684 300 francs CFA. Le Programme Régional Qualité (environ 1,2 millions de $US, financement UE, 2001-2005). Le Programme Régional Qualité vise à renforcer et à harmoniser la qualité des produits industriels fabriqués localement par la mise en place d’un système de normalisation et de métrologie conforme aux obligations de l’Organisation Mondiale de Commerce et de la Coopération Internationale pour l’Accréditation de Laboratoires (ILAC) ; Il s’agit d’un programme pour la mise en place d’un système régional d’accréditation, de normalisation et de promotion de la qualité qui s’articule autour de trois volets techniques : -
la mise en place d’un système régional d’accréditation : le Système Ouest Africain d’Accréditation (SOAC) ;
-
Le renforcement des organismes nationaux de normalisation et la création d’un centre régional de documentation ;
-
La promotion de la qualité dans les entreprises et la protection des consommateurs (certification ISO9001, prix qualité, centres techniques d’appui etc.).
Jusqu’en 2007, 1343 cadres des 8 Etats de l’UEMOA ont été formés à travers 72 formations et réunions régionales. De plus, 125 consultants nationaux ont été recrutés pour la plupart parmi les cadres formés par le PQ et 75 consultants internationaux (dont 9 régionaux) sont intervenus9. b.2. Les projets en cours Au plan national, il s’agit essentiellement du Programme National de Mise à Niveau, de l’appui au renforcement des capacités à l’exportation, du PDER, du Projet d’Appui aux Micro activités Economiques et Urbaines. Pour le PDER, l’année 2008 a été surtout marquée par la mise en œuvre du programme « Développement des systèmes productifs locaux et insertion des jeunes sortants de la formation professionnelle et technique dans les régions de Louga, St Louis et Matam ». Ces trois régions présentent chacune de fortes disparités au niveau des ressources
9
Direction de l’industrie du Sénégal, « PRI : réalisations 2007 et perspectives 2008 », octobre 2007
18
naturelles et des potentialités économiques. Ceci a été une raison de plus pour procéder à une harmonisation des interventions des agences onusiennes (BIT – ONUDI – PNUD). 2.3. LA POLITIQUE DE REDEPLOIEMENT INDUSTRIEL Selon les estimations de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), le poids de l’industrie dans l’économie nationale est resté stationnaire autour de 20,9 % pour la période 2001-2004. La Politique de Redéploiement Industriel (PRI) se propose d’inverser cette tendance et relever cette contribution à au moins 25 % d’ici l’horizon 2015/2020 en se fixant les orientations générales suivantes : la promotion des petites et moyennes entreprises, la création d’une offre de produits industriels compétitifs et à haute valeur ajoutée, le pari sur la compétitivité soutenue par une recherche appliquée dynamique, un encouragement à l’innovation technologique et à l’exploitation judicieuse de la propriété industrielle, une politique de qualité, de normalisation, de certification et de métrologie
adossée
aux
standards
internationaux,
la
disponibilité
d’un
réseau
d’infrastructures et enfin l’insertion dans l’économie africaine et mondiale grâce aux nouvelles opportunités offertes par l’intégration économique sous régionale et régionale ainsi que le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD). 2.3.1. Vision stratégique Le PRI s’articule autour de deux axes : la mise à niveau du secteur industriel et le développement industriel endogène. Au niveau du premier axe : mise à niveau du secteur industriel Vue l’évolution rapide des relations internationales, avec notamment l’avènement de l’OMC, du NEPAD et surtout le processus d’intégration dans l’UEMOA imposant des critères de convergences bien définis, l’économie sénégalaise s’engage irrévocablement dans un environnement de plus en plus concurrentiel. Or un rapide survol montre que le secteur industriel se caractérise par des faiblesses structurelles importantes. L’objectif de la mise à niveau est d’« élever le degré de performance des entreprises pour leur permettre d’atteindre les standards et exigences requis en matière de compétitivité dans le cadre d’une concurrence exacerbée, tant au niveau des marchés intérieurs qu’au niveau des marchés extérieurs10. » Elle se perçoit aussi sous trois angles, à savoir
10
Ministère de l’Industrie et de l’Artisanat du Sénégal, « La Politique de Redéploiement Industriel (PRI) », juin 2005.
19
l’amélioration
de
la capacité
concurrentielle
des
industries,
accroissement
des
compétences techniques des institutions d’appui aux secteurs public et privé et enfin l’harmonisation des paramètres opérationnels des entreprises sénégalaises aux standards internationaux en matière de compétitivité, de productivité du travail etc. La stratégie mise en œuvre procède par : l’identification des besoins de mise à niveau pour déterminer les principaux goulots d’étranglement qui compromettent la rentabilité de certains secteurs ; l’élaboration et la réalisation de programmes de mise à niveau; le suivi et l’évaluation des programmes de mise à niveau. Au niveau du deuxième axe : développement industriel endogène Partant du constat que malgré des ressources naturelles relativement importantes (hydrographique, éolienne, solaire, minière, sylvicole etc.) et des productions agricoles et halieutiques variées, le Sénégal n’a pas encore su développer une base industrielle, ce deuxième axe cherche, par « l’impulsion d’une dynamique interne de valorisation optimale des ressources nationales, à corriger la faible intégration de l’industrie locale par la remontée des filières et à promouvoir des activités industrielles viables, orientées aussi bien vers les marchés nationaux que vers les marchés mondiaux. » (PRI, Juin 2005.) En ce qui concerne le développement industriel endogène, l’effet recherché est l’élargissement de la base industrielle par l’identification de nouveaux secteurs porteurs, la promotion d’une meilleure intégration industrielle, la densification du tissu industriel par un rééquilibrage des implantations industrielles, l’amélioration du taux d’occupation de la population active grâce à la promotion d’une plus grande pluriactivité rurale et enfin le renforcement des aptitudes professionnelles et la diffusion de l’esprit d’entreprise. Pour ce faire la stratégie suivante a été adoptée : le développement d’une capacité interne de production faisant de l’industrie de la transformation des ressources agricoles, pastorales, halieutiques et minières le principal levier du redéploiement industriel national ; la réalisation de pôles régionaux de développement industriel ; le développement de synergies entre le secteur artisanal et le secteur industriel en vue de constituer une force économique capable d’accélérer la croissance ;
20
le renforcement des aptitudes industrielles nationales en diffusant l’esprit entrepreneurial et en encourageant l’innovation technologique et la propriété industrielle. La réhabilitation et la promotion de sites industriels dans le cadre du schéma directeur de redéploiement industriel. 2.3.2. Plan d’Action pour le Redéploiement Industriel (PARI) Le plan d’action est scindé en deux périodes : la première période de planification du PARI s’est déroulée dans l’intervalle 2005-2008. Les objectifs de cette phase de planification se dégagent à travers : a. La promotion des pôles industriels locaux dans les cinq (5) régions pilotes (Saint-Louis, Ziguinchor, Tambacounda, Thiès et Matam), b. Le renforcement des structures d’appui (technique et technologique) à la mise à niveau de l’entreprise industrielle, c. L’instauration d’une gouvernance industrielle concertée entre le secteur privé et les pouvoirs publics, d. L’identification des actions d’approfondissement du PARI, en vue de la préparation de la deuxième phase du PARI. la deuxième période, entamée en 2008, devrait se poursuivre jusqu’en 2010. Ainsi, par rapport aux différents objectifs déclinés plus haut, il est possible aujourd’hui de faire un bilan de la mise en œuvre du PRI. 2.3.3. Les réalisations D’après le rapport sur les réalisations 2007 de la Direction de l’industrie du Sénégal, le Département des Mines et de l’Industrie, en supervisant la mise en œuvre du Projet d’Appui aux Opérateurs et Opératrices de l’Agro-alimentaire (PAOA), a eu des résultats appréciables en matière d’émergence d’un réseau intégré et varié de micros, petites, moyennes et grandes entreprises de transformation alimentaire.
21
Grâce aux appuis techniques et en organisation, les unités de transformation bénéficiaires du PAOA ont vu leurs chiffres d’affaire s’accroître significativement. On compte environ 100 entreprises qui ont acquis une autonomie et engrangé des résultats satisfaisants. Quant au Programme Qualité de l’UEMOA, les résultats pour le Sénégal sont essentiellement : -
Du matériel neuf acquis pour les laboratoires d’analyses ;
-
La création d’un Réseau de Comparaison et Essai Inter Laboratoires des Produits Alimentaires (RECEIPA) ;
-
L’initiation d’un processus d’accompagnement vers l’accréditation ISO 17025. C’est ainsi que vers l’objectif ultime de l’accréditation des vingt quatre (24) laboratoires sous régionaux jugés prioritaires par le secteur privé ouest africain, quatre (4) des cinq (5) laboratoires sénégalais ont pu bénéficier de quatre (4) missions d’un expert international pour les aider à mettre en place les procédures obligatoires de la norme ISO/CEI 17025 au sein de leurs laboratoires. En 2008, la contribution de quelques structures internes impliquées dans la
mise en œuvre de la PRI a été présentée lors d’un atelier de partage sur le PRI (Avril 2008). Ainsi : L’Agence d’Aménagement et de Promotion des Sites Industriels (APROSI) a commencé l’aménagement du site industriel de Diamniadio où quinze bâtiments industriels ont été construits ; Agence Sénégalaise pour l’Innovation Technologique a fait de nombreuses actions en matière de développement de l’industrie de transformation des ressources locales et de renforcement des compétences : la première partie de la formation en gestion de la technologie est achevée, des partenariats avec des cabinets spécialisés et des structures de recherche (ITA, ISRA, etc.) ont été noués ; Le bilan établit par la Bourse Nationale de Sous-traitance et de Partenariat du Sénégal (BNSTP) fait état du traitement de plus de 450 dossiers relatifs à des demandes de travaux de sous-traitance, des demandes de formation, de renseignements techniques ou de recherches de fournisseurs. De plus, dans tous les six pôles pilotes identifiés dans le PARI, au moins un incubateur spécialisé de PME/PMI a été réalisé (voir Annexe 2) : incubateur spécialisé dans les
22
machines outils (fours de cuisson, broyeurs, etc.), le recyclage et la maintenance industrielle à Thiès commune ; incubateur spécialisé dans la transformation, la conservation et le traitement des sous-produits agricoles (logée à l’UGB) à Saint Louis etc. Toutes ces réalisations laissent augurer de résultats encore plus prometteurs en ce qui concerne la deuxième période, car s’inscrivant dans la continuité de la première. 2.4. LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVE Malgré l’amélioration de l’environnement économique induite par la dévaluation et perceptible dès 1995, il est très rapidement apparu que l’amplitude du développement du secteur privé resterait trop faible pour permettre de réaliser un taux de croissance suffisamment élevé pour réduire significativement le chômage et la pauvreté. Les contraintes au développement des PME sont surtout liées à un environnement juridique peu favorable, l’insuffisance des infrastructures, l’inefficacité des structures d’appui. C’est pour remédier à cette situation que le processus d’élaboration de la Stratégie de Développement du Secteur Privé (SDSP) a été lancé en 1996 et s’est réalisée dans le cadre d’un partenariat public – privé, matérialisé, notamment, par la mise en place d’un Comité de pilotage composé de représentants de l’istration Publique (Ministères, Grandes Directions et Services publics) et du Secteur Privé auxquels se sont ts les partenaires au développement. 2.4.1. Vision stratégique La stratégie initiale contenait 292 actions considérées comme déterminantes pour le développement du Secteur privé. Ces actions visaient 27 Domaines d’Interventions (DI). Les axes stratégiques s’articulent autour de: l’amélioration de l’environnement légal et réglementaire ; l’information et la communication pour rendre accessible les données sur les PME ; l’accès au marché par la compétitivité des entreprises et la formation des entrepreneurs ; la mise en place des produits financiers adaptés aux besoins des PME pour faciliter la création, le développement et la restructuration de leurs activités ;
23
renforcement du cadre institutionnel pour le pilotage, le suivi et l’évaluation des projets et programmes ainsi que l’encadrement des PME ; programme
de
consolidation
du
Fonds
national
de
Promotion
de
l’Entreprenariat Féminin pour faciliter l’accès des femmes au financement ; programme de consolidation du Fonds d’impulsion de la Micro Finance pour le refinancement des mutuelles d’épargne et de crédit ; Création d’une banque des PME ; Programme de renforcement du marché des services aux entreprises ; Montage d’un projet intégré pilote pour la transformation des fruits et légumes ; mise en place d’un fonds d’appui à la « Cellule entreprises en difficulté» ; programme de promotion et de développement de micros et petites entreprises rurales ; programme de facilitation de l’accès au marché pour les femmes. 2.4.2. Mise en œuvre En 2004, l’évaluation fait apparaître que seulement 50 actions ont été entièrement réalisées depuis Avril 1999 par les différentes istrations de l’Etat et les autres structures concernées. Ainsi, le taux des actions entièrement réalisées entre avril 2001 et Janvier 2004 n’est que de 17 % et apparaît assez peu satisfaisant. Cela s’explique par le fait que de nombreuses actions intégrées à la stratégie en 2001 – 2002, sont des actions de long terme dont la réalisation ne peut pas, d’un point de vue économique et surtout technique,
intervenir avant plusieurs années. Il s’agit principalement des actions de
construction d’infrastructures lourdes (routes, ponts, chemins de fer, ports, aéroports, etc.). Le taux des actions en cours de réalisation est, en revanche, plus satisfaisant puisqu’il concerne environ 70 % des actions initiales et cela, même si leur niveau de réalisation est extrêmement variable. Le nouveau plan d’action de 2004 comporte 275 actions dont 242 sont des actions non encore réalisées et 33, des actions nouvelles. Au niveau du secteur industriel, le principal effet recherché est que la stratégie puisse accompagner l’entreprise dans son effort de modernisation et d’adaptation technologique, d’amélioration de la qualité des produits industriels et permettre ainsi une plus grande maîtrise des coûts. A cet effet, il a paru nécessaire que la stratégie industrielle favorise le développement de nouveaux mécanismes de financement et s’appuie sur un ensemble de mécanismes d’amélioration de la productivité et de la compétitivité relatifs :
24
au développement de l’information et de la documentation industrielles de manière à permettre aux entreprises privées de suivre l’évolution des marchés et d’évaluer leurs gains de compétitivité et de productivité et de réaliser les actions qu’elles jugent nécessaires pour assurer leur développement ; à la promotion du Partenariat comme outil d’acquisition
de technologies
nouvelles et de développement d’alliances stratégiques nécessaires à un positionnement durable sur des marchés devenus très compétitifs ; à l’encouragement de l’émergence d’industries complémentaires se renforçant mutuellement, notamment sur certains créneaux, de manière à générer des économies d’échelle et à développer des capacités concurrentielles, dans le cadre, notamment, de grappes de compétitivité ; à la maîtrise des circuits de commercialisation et de distribution dont le rôle est déterminant pour améliorer les parts de marché à l’exportation. Sur les dix-sept (17) actions initiales, quatre (04) ont été réalisées en 2004, dont l’institution de cercles de qualité. Cette action est comprise dans l’action, plus générale, de promotion de la démarche qualité inscrite dans le plan d’action. Cependant, il faut déplorer le fait que ces dernières années, la SDSP fonctionne au ralenti. Même les agences d’exécution (Agence de Développement du Secteur Privé, Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises etc.) ne disposent d’éléments pour évaluer l’état d’avancement de cette stratégie durant ces 5 (cinq) dernières années. Il faudrait donc faire un travail important et urgent pour évaluer les différents projets intervenants dans la stratégie pour avoir au moins une appréciation de son fonctionnement. Ces dernières années, avec le nouveau cadre stratégique du SNU au Sénégal, la politique industrielle semble prendre une autre envergure, en restant cependant fidèle à la dynamique enclenchée depuis le début de ce millénaire.
25
II. PERSPECTIVES DE POLITIQUE INDUSTRIELLE POUR LE PAYS 1. CADRE STRATEGIQUE : LE PLAN-CADRE DES NATIONS UNIES POUR L’ASSISTANCE AU DEVELOPPEMENT (UNDAF)
1.1. DEFINITION ET VISION STRATEGIQUE Le Plan-Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement (UNDAF) a été élaboré conformément à la Réforme des Nations Unies et constitue le cadre de planification de référence des activités de développement du SNU au Sénégal pour la période 2007-2011 tout en étant en harmonie avec les priorités nationales. Le CCA (Bilan Commun de Pays) 2005 du Sénégal a fait ressortir des déficiences sévères en matière : 1) De création de richesse et de lutte contre la faim et la pauvreté ; 2) D’accès aux services sociaux de qualité et la protection sociale ; 3) De promotion des droits à un environnement et un cadre de vie sains et durables ; 4) De bonne gouvernance et de promotion du partenariat pour le développement. Ainsi, la conduite de l’UNDAF est effectuée, principalement, au moyen de groupes thématiques mobilisés sur chacun des trois axes de coopérations suivantes : La création de richesse et la lutte contre la faim pour un développement durable ; La promotion des services sociaux de base ; La gouvernance et la promotion du partenariat pour le développement. A ces axes thématiques il faut ajouter le groupe transversal chargé du suivi – évaluation, le Groupe Thématique VIH/SIDA et le Groupe Genre. Les effets recherchés sont : EFFET UNDAF 1 : La promotion et le développement des micro, petites et moyennes entreprises apporte une contribution majeure à la création de revenus, d’emplois décents, d’une sécurité alimentaire et d’une protection sociale notamment, au bénéfice des femmes et des jeunes dans les zones de concentration du SNU.
26
EFFET UNDAF 2 : Les populations vulnérables des zones de concentration du SNU ont accès et utilisent des services sociaux de base de qualité. EFFET UNDAF 3 : La participation effective de tous les acteurs concernés, l’efficacité, la transparence, l’équité de genre, la promotion des droits humains et du développement durable sont renforcées dans la définition, la mise en oeuvre et l’évaluation des politiques et programmes de développement. L’intervention de l’ONUDI se situe au niveau du premier niveau, c'est-à-dire la création de richesse, l’amélioration des systèmes productifs nationaux, mais surtout locaux en ciblant les couches défavorisées et la population jeune. 1.2. CONTRIBUTIONS DE L’ONUDI A L’UNDAF Depuis l’année 2007, des activités ont été réalisées à l’actif de l’UNDAF, de manière conte ou non. Au début, les activités étaient plus visibles dans les axes de coopération 2 et 3 relatifs respectivement aux services sociaux de base et à la gouvernance (Revue UNDAF 2007). L’axe 1 fonctionnait au ralenti. Mais cette situation va quand même évoluer assez rapidement. L’ONUDI intervient dans le Plan Cadre à travers le dispositif de suivi évaluation, mais aussi à travers la mise en œuvre de programmes et projets seule ou contement avec d’autres agences. Pour l’année 2007, le montant des dépenses engagées par l’ONUDI s’élevait à 1 600 000 $ (Rapport UNDAF 2007). Dans le cadre de programme cont, l’ONUDI a participé (avec le PNUD, l’UNESCO, l’UNFPA, et le PAM) au groupe thématique « Culture et Développement », avec à la clé un projet soumis au Fonds espagnol pour l’atteinte des OMD. Les actions de l’ONUDI ont été aussi appréciables sur les effets programme 1.1 et 1.2 (voir annexe 4) à savoir « opérationnalisation du Bureau de Mise à Niveau Sénégalais comme structure d’appui/conseil au secteur privé » et « appui à la conception et à la mise en œuvre de la SCA, montage d’un dispositif innovant basé sur le développement des Sociétés de Cautionnement Mutuel ». En plus, l’ONUDI (avec la collaboration du PNUD et du BIT) a fortement contribué à renforcer les opportunités d’insertion professionnelle des jeunes dans l’axe Nord (Fonds Luxembourgeois).11
11
Système des Nations Unies au Sénégal, Rapport de la Revue Annuelle de l’UNDAF pour l’année 2007, Septembre 2008.
27
Concernant l’année 2008, dans le cadre des Fonds espagnols, l’ONUDI a assuré le leadership pour la rédaction du « concept note » Secteur Privé. Ce programme commun vise la promotion du secteur privé et bénéficie de l’expertise de plusieurs autres agences du Système des Nations Unies (PNUD, UNESCO, CCI, FAO, BIT). De plus, l’ONUDI a participé activement aux activités et travaux du Comité de Programme et des groupes thématiques (voir annexe 5). Les dépenses réalisées en 2008 s’élèvent à 1 431 349 euros et 20 515 $US. Les prévisions de dépenses en 2009 s’élèvent à 668 872 EUROS et un disponible prévisionnel en 2010 de 647 932 Euros (Revu UNDAF 2008). En outre, les initiatives en faveur de la préservation de l’environnement et du développement durable dans l’UNDAF commencent à prendre forme avec le PASEF (Projet d’Amélioration et de Valorisation des Services des Ecosystèmes Forestiers au Sénégal). Le PASEF est exécuté au titre de l’Axe de Coopération n°1 de l’UNDAF. D’une durée de 3 ans (2009-2011), ce projet cont associe le PNUD, le PNUE, la FAO, l’OIM, le PAM, l’UNESCO à ONUDI afin de contribuer à la réduction de la pauvreté à travers la conservation et la gestion équitable des services des écosystèmes forestiers. Il est financé par le Fonds Espagnol pour l’atteinte des OMD (4.000.000 de $ US) avec pour l’année 2009 un montant de 1.552.164 de $ US répartie entre les agences du SNU participant au projet, d’après le plan de travail 2009 qui vise les effets spécifiques suivants : Effet n°1 : Développement d’un système national d’informations sur la valeur économique totale des différents services des écosystèmes forestiers
et
meilleure
compréhension
des
stratégies
politiques,
économiques et sociales nécessaires à la gestion relative aux changements environnementaux et leurs conséquences ; Effets n°2 : Intégration de la valeur économique réelle des services des écosystèmes forestiers dans la politique fiscale décentralisée en vue d’encourager l’utilisation durable des services des écosystèmes forestiers ; Assurer la participation des communautés locales, des acteurs non gouvernementaux et des acteurs du secteur privé. D’une manière générale, le dernier rapport d’évaluation12 fait ressortir que l’intervention de l’ONUDI est beaucoup appréciée par les différents acteurs et partenaires. Le
12
ONUDI, Revue à Mi Parcours de l’UNDAF (2007-2012) du Sénégal, Mars 2009
28
remplacement du PAM par l’ONUDI pour présider le groupe thématique « Création de richesse » a donné un nouvel essor au groupe, ce qui a permis entre autres de soutenir la dynamique de programmation conte installée grâce au Fonds OMD/Espagnol, et aussi d’être davantage en phase avec le nouveau cadre du Système des Nations Unies. Cependant, la consolidation et la pérennisation des acquis des projets arrivés à terme sont d’une importante cruciale. Pour cela, le gouvernement ou les autres bénéficiaires doivent assurer une contrepartie progressive dès la formulation des projets pour en garantir la continuité. De plus, tous les rapports d’évaluation déplorent la « faible appropriation de l’UNDAF par l’Etat sénégalais ». Pour cela il faudra, par exemple, doter l’UNDAF d’un thème fédérateur. De plus, la finalité de l’UNDAF étant d’apporter un appui conséquent aux efforts de développement consentis par le Sénégal, il est impératif de mieux réussir la jonction entre l’UNDAF et les objectifs nationaux.
2 . LES PROJETS EN PHASE DE REALISATION En tenant compte des priorités nationales et aussi du nouveau cadre stratégique du Système des Nations Unies, l’ONUDI participe à plusieurs projets afin de soutenir la création de richesse et la réduction de la pauvreté. 2.1. LE PROJET DE PROMOTION DE L’EMPLOI PRODUCTIF DES JEUNES DE MEDINA (PEPJM) 2007 – 2010 La Médina est un vieux quartier à la périphérie du Centre-ville de Dakar. La Commune d’Arrondissement de la Médina couvre 2,4 km2 avec une très forte densité. D’après l’Etude Diagnostic Participatif de Démarrage (octobre 2008), la Médina est caractérisée par une très forte dynamique économique qui se matérialise par le fait que « chaque concession » abrite au moins une micro et petite entreprise. La zone d’intervention de Médina Ouest que couvre le projet n’est pas dépourvue en matière économique. Cependant les initiatives au plan de la création d’empois rémunérateurs souffrent de l’absence de stratégie cohérentes et d’appui technique et financier. D’un coût global de 300 000 euros, le projet est financé pour 250 000 euros par la Coopération luxembourgeoise. Ce projet est initié par la Fondation Youssou Ndour (qui le finance à hauteur de 40 000 euros) et s’inscrit dans la vision du Gouvernement du Sénégal en matière de gestion durable de l’économie et de l’environnement urbain en vue d’atténuer le chômage et le sous emploi des jeunes en milieu urbain.
29
Pour ce faire, l’ONUDI, qui a la charge d’exécuter ce projet, utilisera l’expertise du BIT dans l’appui aux MPE à travers son programme GERME (Programme Gérez mieux votre entreprise), mais aussi celle du Centre de Formation Artisanale (CFA) et de l’Institut de Coupe Couture et de Modélisme (ICCM) pour la formation initiale et le perfectionnement technique en appui pour le développement du créneau artisanal de luxe. Vision stratégique D’après la proposition de convention de partenariat PEP JM – CFA – ICCM, le but est de mettre en place un dispositif capable de répondre aux attentes des jeunes en termes de formation technique et en entreprenariat à travers : La promotion de l’emploi chez les jeunes par la formation et la définition de projets professionnels ; La contribution au développement économique et social du Sénégal par le développement de l’entreprenariat et la création d’entreprises par les jeunes ; L’amélioration des aptitudes techniques des jeunes ; La promotion du réseautage d’entreprises auprès des jeunes entrepreneurs. Ces différents objectifs pourront être atteints grâce à la formation initiale et le perfectionnement technique et professionnel, la formation en entreprenariat, la facilitation dans la recherche de financement et enfin l’appui technique. Mise en œuvre La phase préparatoire comprenait les éléments suivants : L’organisation d’une tournée de présentation du chef de projet La finalisation de l’étude diagnostic L’élaboration d’une cartographie des partenaires possibles La tournée de présentation, achevée durant le mois de Janvier 2009, a été marquée par des échanges et partages sur l’étude diagnostic entre les responsables des structures partenaires, mettant en place ainsi le cadre de partenariat et définissant les critères de choix des animateurs et parrains. Toutefois il faut signaler qu’une première étude de démarrage, menée en septembre 2008, avait permis déjà de bénéficier de quelques recommandations importantes, entre autres :
30
Manier avec souplesse la localisation du projet ; Faire jouer à la Commune d’Arrondissement un rôle central ; Mettre un accent fort sur la promotion de l’insertion socio professionnelle des jeunes de la Médina ; Revoir le système du volontariat afin de s’assurer d’une mobilisation durable des ressources humaines notamment les jeunes de la zone. Les
niches
de
promotion
d’activités
économiques
identifiées
sont
notamment
l’assainissement et la valorisation des déchets ménagers, les Technologies de l’Information et de la Communication et les services communautaires correspondants par l’initiation à l’informatique, la création de site web etc. Dans le secteur de l’artisanat et de la production de l’art, les potentialités sont également énormes : la filière cuir, la menuiserie sont autant d’activités à valoriser. A cela s’ajoutent les BTP dont l’association avec des informaticiens a abouti à la conception de logiciels spécifiques pour les travaux de conception et de mise en œuvre de certaines activités comme le dessin. 2.2. LE PROGRAMME DE MISE A NIVEAU (PMN) Le Programme de Mise à Niveau est issu d’une concertation entre l’Etat, le Secteur Privé et les Institutions Bancaires. Le projet pilote est doté d’un budget d’assistance technique confié à l’ONUDI pour un montant de 1 087 500 Euros (financement Afd) sur la période 2004-2009. Ce programme s’inscrit dans la phase 2 du Programme Intégré du Sénégal visant à développer les capacités des opérateurs économiques, afin de rendre compétitif le tissu industriel. Son but est de renforcer globalement la position concurrentielle de l’entreprise sénégalaise et de façon spécifique : Augmenter et pérenniser la compétitivité des entreprises. Accompagner le développement d’une nouvelle culture d’entreprise. Favoriser l’intégration et la densification du tissu d’entreprises. Développer les exportations.
31
Synthèse des résultats de la phase pilote (2004-2008) Programme de mise à niveau a abouti à des résultats satisfaisants. Le Bureau de Mise à Niveau (BMN), avec l’appui technique de l’ONUDI, a apporté un ensemble d’appuis techniques et financiers aux entreprises sénégalaises pour les accompagner dans un processus structuré d’amélioration de leur compétitivité. En termes de potentiel économique, le portefeuille d’entreprises éligibles au BMN représente un cumul de chiffres d’affaires de 427 milliards de FCFA et 26518 emplois dont 11127 permanents. Au niveau du secteur de la consultance, il faut noter la création d’un Comité technique des experts avec tous les ordres et groupements professionnels pour valoriser l’offre d’expertise locale, mais aussi la publication d’un Guide méthodologique de la mise à niveau. De plus 150 Consultants et une dizaine de Formateurs on été formés aux outils de la mise à niveau. Selon le Ministère de l’Industrie (2007), 2,6 milliards de FCFA de chiffres d’affaires ont été générés par 25 dossiers approuvés. Le processus de capitalisation sur l’expérience de la phase pilote a permis d’identifier les améliorations à apporter au PMN pour le rendre plus efficace. Il s’agit : De la réforme du cadre institutionnel garantissant la mise en place de structures fonctionnelles ; La mise en place d’un fonds de mise à niveau mobilisant les ressources nationales au-delà des appuis accordés par les bailleurs de fonds ; Le renforcement et l’organisation du BMN permettant de répondre plus efficacement à une part plus importante des entreprises. Pérennisation (2009-2013) Les résultats encourageants de la phase pilote du Programme de Mise à Niveau des entreprises ont conduit les autorités sénégalaises à engager un processus de pérennisation à travers le Programme National de Pérennisation de la Mise à Niveau des Entreprises, avec pour objectif d’accompagner 200 entreprises du tissu productif national au cours des cinq prochaines années. La deuxième phase du Programme de Mise Niveau (2009-2013) devrait certainement permettre un meilleur ciblage de l’offre de services pour les PME et une extension du champ d’intervention à la restructuration, à l’environnement et l’efficacité énergétique.
32
Le cadre institutionnel a déjà connu, en ce sens, un changement important avec le décret n°2007-1489 du 11 décembre 2007 portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Bureau de Mise à Niveau (BMN). Le cadre stratégique des réformes engagées a été défini à l’issue d’un long processus qui a bénéficié du soutien de toutes les parties prenantes. Le Bureau de Mise à niveau est maintenant une structure istrative, doté d’une autonomie de gestion, et placé sous la tutelle du Ministère chargé de l’Industrie. 2.3.
LE PROGRAMME « DEVELOPPEMENT DES SYSTEMES PRODUCTIFS LOCAUX ET INSERTION DES JEUNES SORTANTS DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET TECHNIQUE »
Dans ce programme, financé par la Coopération luxembourgeoise, interviennent, en plus de l’ONUDI, deux autres agences du Système des Nations Unies : le BIT et le PNUD. Ce programme est une composante du volet « Insertion Professionnelle » du Programme ETFP PIC 2 (Enseignement Technique et
Formation Professionnelle – Programme
Incitatif de Coopération 2). La contrepartie nationale est donc le Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (METFP). Les agences des Nations Unies impliquées doivent ainsi mettre en œuvre le volet « Insertion Professionnelle ». Les effets recherchés sont : Produit 1 : Les potentialités et opportunités de création de richesse et d’emplois durables dans les filières analysées sont connues des étudiants et sortants de la formation technique et professionnelle et leur permettent de formuler leurs projets d’entreprises ou leurs projets professionnels. Produit 2 : De jeunes sortants de la formation technique et professionnelle sont encadrés et appuyés pour la création et le développement d’entreprises compétitives. Produit 3 : Le tissu économique local est renforcé par l’amélioration de la qualité des productions, de l’offre de services non financiers et le développement des réseaux d’entreprises. Cela veut dire que le projet s’adresse d’abord à des jeunes qui envisagent l’auto emploi comme possibilité, d’autant plus que les opportunités sont grandes.
33
Dans la région de St Louis par exemple, en 2008, le nombre de sortant s’élève à 390 jeunes dont 346 des centres de formation du METFP, alors que les premières explorations font état d’un potentiel de 225 auto emplois13. A Louga, c’est un potentiel de 132 auto emplois pour un nombre de sortants de 98. Autant dire que les perspectives sont intéressantes. La création d’entreprises par les jeunes sortants permettra d’amorcer une nouvelle dynamique économique dans ces régions. 2.4.
LE PROGRAMME NETWORK AND CLUSTERS/ RESEAUX DE PME ET SYSTEMES PRODUCTIFS LOCAUX DE L’ONUDI
Le programme network et cluster/ réseaux de PME et systèmes productifs locaux est un programme d’appui aux PME-PMI initié par l’ONUDI et développé dans six régions en Afrique dont le Sénégal. Il se fonde sur quatre principes fondamentaux : Un développement local tiré par le secteur privé ; Une approche globale intégrée qui permet d’intervenir sur toutes les contraintes au développement : Au niveau macro ou le niveau des politiques et de l’environnement des affaires Au niveau méso ou le niveau institutionnel Au niveau micro ou le niveau des entreprises La concertation Etat-Secteur privé ; Le développement d’un impact national voir sous-régional avec une logique de capitalisation et de pérennisation des actions du projet. Le programme « network et cluster » du Sénégal a été d’abord mis en œuvre à travers le PAPES. Maintenant, il s’insère dans une dynamique d’appui à la Stratégie de Croissance Accélérée. Ainsi, à travers ses nombreuses initiatives, l’ONUDI est devenue aujourd’hui un acteur important de la politique industrielle du Sénégal. Mais désormais, en plus de
13
Programme « Développement des systèmes productifs locaux et insertion des jeunes sortants de la formation professionnelle et technique », Rapport technique, Catherine Delhaye, 2008.
34
répondre aux attentes du Gouvernement, les projets et programmes de l’ONUDI devront aussi se contenir dans les grands axes de l’UNDAF. Ce double exercice semble réussir à l’ONUDI qui est parvenu quand même à proposer un bilan assez satisfaisant aussi bien en matière de participation à la Politique Industrielle du Sénégal qu’en matière de contribution à l’UNDAF durant ces deux dernières années.
35
CONCLUSION – RECOMMANDATIONS La réduction de la pauvreté ne peut se faire sans un tissu industriel dynamique et structuré, le Sénégal en est fort conscient aujourd’hui, vu les nombreuses initiatives et résolutions pour ce secteur. En conséquence, il est impératif de mener des politiques efficaces. Ainsi, depuis les années 2000, dans le cadre du Programme Intégré de Développement Industriel et de la Politique de Redéploiement Industriel, plusieurs programmes et politiques ont été menées, avec l’appui de partenaires financiers multiples (Afd, Coopération financière allemande, coopération autrichienne, Fonds espagnol, Fonds Luxembourgeois etc.) et des Organismes du Système des Nations Unies comme l’ONUDI
ou le PNUD. L’accent est mis sur la mise à niveau de l’industrie et le développement des MPME, la promotion du secteur privé et de l’agro-industrie. De nombreux projets ont été exécutés, entre autres le PDER, le PAPES, le lancement de la Phase II du Programme Intégré du Sénégal, les Plateformes Multifonctionnelles. En matière de développement endogène, il faut signaler le processus de réhabilitation de nombreux sites industriels dans le cadre du schéma directeur de redéploiement industriel avec la collaboration de l’APROSI. Sans conteste, ces actions ont un effet considérable en terme de création de richesses et de réduction de la pauvreté : les Plateformes Multifonctionnelles ont contribué à la création de centaines d’emplois rémunérés ; la mise en œuvre du Projet d’Appui aux Opérateurs et Opératrices de l’Agro-alimentaire (PAOA) a permis à près de 100 entreprises d’acquérir une
autonomie
et
d’engranger
des
résultats
satisfaisants,
en
plus
accroître
significativement leurs chiffres d’affaire etc. A cela s’ajoutent les nombreuses initiatives en matière de recherche – développement avec, de plus en plus, la participation de structures de recherche spécialisées comme ITA ou ISRA. En outre, le nouveau cadre stratégique du Système des Nations Unies, l’UNDAF, offre des perspectives intéressantes, notamment en ce qui concerne la promotion et le développement des micro, petites et moyennes entreprises, de par l’impact sur la création de revenus, d’emplois décents, d’une sécurité alimentaire et d’une protection sociale améliorée. Enfin, des projets entreprenants, à l’image du Projet de Promotion de l’Emploi Productif des Jeunes de Médina, sont déjà en cours et l’on pourrait beaucoup attendre des retombées économiques et sociales.
36
Cependant, nonobstant tous ces accomplissements, le pays est encore loin de ses objectifs en matière de développement industriel. Le poids de l’industrie est encore loin en deçà des 25% de contribution au PIB visés. De plus, le revenu par tête demeure encore très faible et ne s’est pas vraiment amélioré durant les dix dernières années (517$ US en 2007). Cela montre qu’il reste des efforts à faire afin d’avoir une croissance soutenue du PIB par habitant de l’ordre de 7 % par an, ce qui n’est possible que si l’on améliore la productivité. L’expérience des grands pays industrialisés montre que l’innovation et les mutations technologiques sont les piliers de l’industrialisation et des déterminants de la productivité. Certes, une stratégie centrée sur les MPME a l’avantage d’avoir des retombées à court terme sur les populations ciblées, mais se pose la question de la pérennisation. En effet, l’environnement international, avec la disparition progressive des accords commerciaux préférentiels qui liaient le pays à ses partenaires privilégiés (notamment l’Union Européenne dans le cadre des accords Europe – A) et avec l’application des règlements de l’OMC et l’arrivée des nouveaux Accords de Partenariat Economique (APE), devient de plus en plus concurrentiel et impitoyable. Donc ces petites entreprises, s’il n’est pas mis en place des mécanismes d’accompagnement pour une transition vers des entités plus importantes, sont quasiment vouées à l’obsolescence. Une alternative serait de les intégrer progressivement dans des réseaux de production pour leur permettre de jouer enfin un véritable rôle dans la croissance et le développement économique. Si les PME sont la clé de voûte de l'industrie européenne (elles totalisent environ deux tiers des emplois et génèrent plus de 60 % de la valeur ajoutée totale14), c’est parce qu’elles ne sont pas isolées et travaillent dans des réseaux de sous-traitance. Le rôle des PME est ainsi de stimuler la dynamique concurrentielle de l'économie, en obligeant et en aidant les grandes entreprises à accroître leur efficacité et à innover. Pour ce faire : De nouveaux modèles organisationnels, dans lesquels les grandes entreprises opèrent par une production à l'échelon national, voire régional, et par des réseaux de sous-traitance, doivent placer les PME au cœur du système de production. Les technologies de l’information et de la communication (TIC) permettent de nos jours à une grande entreprise de gérer des réseaux de fournisseurs extrêmement ramifiés. Dans les
14
Commission Européenne, « La Politique Industrielle en Europe élargie », Novembre 2003.
37
pays développés, les performances des grandes entreprises dépendent de plus en plus de la compétitivité de leurs fournisseurs de petite et moyenne taille. Au niveau national, une approche intégrée en matière de recherche et innovation doit être adoptée. Des grappes d'innovation, dont l’objectif sera essentiellement de relever la productivité et restaurer la compétitivité, peuvent à partir d’une base nationale s’étendre au niveau régional et s’impliquer plus tard dans des réseaux internationaux de savoir et de production. Dans les pays développés par exemple, les entreprises intégrées à ces grappes, qui sont pour la plupart des PME, deviennent l'élément dynamique du paysage industriel, de même qu'une source d'idées innovantes. Certaines grappes européennes, telles que celles existant dans les biotechnologies dans les régions de Munich et de Stockholm - où les entreprises participantes sont souvent issues des universités - ou dans le textile en Italie du Nord, sont maintenant d'envergure mondiale. Le pilier environnemental doit mieux être pris en compte dans l’élaboration des politiques industrielles du fait que la croissance économique ne doit pas faire perdre de vue la gestion durable des ressources naturelles. En définitive, il est aussi impératif de favoriser l’investissement intérieur et étranger, le développement des marchés, l’amélioration des infrastructures, la création d’emplois et le progrès technologique, tout en poursuivant les réformes du cadre réglementaire. De plus, le développement des agro-industries et du secteur agroalimentaire doit être au cœur de la politique industrielle, ces derniers ayant une incidence croissante sur le développement économique et social (au Sénégal, l’industrie agroalimentaire produit près de la moitié de la valeur ajoutée du secteur industriel). Enfin, la politique de développement industriel au Sénégal devrait davantage insister sur des régions comme Kolda et Ziguinchor, qui ont un potentiel intéressant, mais en même temps qui connaissent les incidences de pauvreté les plus élevées du pays.
38
BIBLIOGRAPHIE
ANSD, « Situation Economique et Sociale du Sénégal 2007 », Octobre 2008. CNUCED, rapport 2006 sur les pays les moins avances. Commission Européenne, « La Politique Industrielle en Europe élargie », Novembre 2003. Direction de l’industrie du Sénégal, « PRI : réalisations 2007 et perspectives 2008 », octobre 2007 Gouvernement du Sénégal, « Document de Stratégie pour la croissance et la Réduction de la Pauvreté 2006-2010 », Octobre 2006. Gouvernement du Sénégal, Secteur Privé, ONUDI : « Programme Intégré du Sénégal, Phase 2 (2004-2008), 2004. FAO, « Les défis du développement des agro-industries et du secteur agroalimentaire », Janvier 2007. FMI, « World Economic and Financial Surveys, Regional Economic Outlook, Sub-Saharan Africa », Octobre 2008. Ministère de l’Industrie et de l’Artisanat du Sénégal, « La Politique de Redéploiement Industriel (PRI) », juin 2005. ONUDI, « Acquis de la phase 2 du Programme Intégré sur la période 2004-2007 », mai 2007 ONUDI, Dossiers de Référence du PDER, du PAPES, du Programme Qualité ONUDI-UEUEMOA, et du PTFM. ONUDI, « Revue à Mi Parcours de l’UNDAF (2007-2012) du Sénégal », Mars 2009. ONUDI – République du Sénégal, « Programme Intégré du Sénégal, Phase 2 », Mai 2004. PNUD – Gouvernement du Sénégal, « Programme National Plateforme Multifonctionnelle PN-PTFM, Plan de travail annuel 2009. » PNUD – Gouvernement du Sénégal, « Projet du gouvernement du Sénégal », Mars 2008.
39
République du Sénégal, « Stratégie de Développement du Secteur Privé, Evaluation du niveau de réalisation et réactualisation de la stratégie », Rapport Final, Avril 2004. Système des Nations Unies au Sénégal, « Rapport de la Revue Annuelle de l’UNDAF pour l’année 2007», Septembre 2008. Système des Nations Unies au Sénégal, « Plan-Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement, UNDAF Sénégal 2007 - 2011 », 2006. UEMOA, « Rapport annuel 2008 de la Commission », Janvier 2009.
40
ANNEXES
41
ANNEXE 1 : INCIDENCE DE LA PAUVRETE AU SENEGAL Pour caractériser la pauvreté, une ligne de pauvreté a été définie comme un seuil en deçà duquel le ménage (ou l’individu) est considéré comme pauvre (ESAM-I, 1994/95; ESAM II, 2001/2002; QUID, 2001). Les résultats de la deuxième Enquête Sénégalaise auprès des Ménages (ESAM II) montrent que l’incidence de la pauvreté reste élevée même si elle a baissé de façon significative dans la période 1994-2002 : la part de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté est ainsi tombée de 67,9% en 1994/95, à 57,1% en 2001/2002, soit une réduction de 10,8 points de pourcentage en termes absolus et de 16% en termes relatifs.
INCIDENCE DE LA PAUVRETE ET CONTRIBUTION SELON LES REGIONS ISTRATIVES
Régions
Incidence de la pauvreté
Contribution
Dakar
33,6
18,4
Ziguinchor
67,1
6,5
Diourbel
61,5
12,7
Saint Louis
41,2
8,6
Tambacounda
56,2
6,8
Kaolack
65,3
13,2
Thiès
48,6
12,7
Louga
36,2
5,1
Fatick
46,3
5,9
Kolda
66,5
10,1
Total
48,5
100
Source : DSRP II, Octobre 2006.
42
ANNEXE 2 : SYNTHESE DE L’ETAT D’AVANCEMENT DU PRI AU NIVEAU DES POLES REGIONAUX EN 2007
1.1. Pôle de Thiès 04 Incubateurs de PME-PMI
Localité
Nature des activités
Réalisations physiques
Thiès Commune
Electrotechnique et
01 incubateur spécialisé dans les machines outils (fours de
Mécanique de
cuisson, broyeurs, etc.), le recyclage et la maintenance
Précision,
industrielle.
Résultats attendus Accroissement des capacités techniques des entreprises, Développement de la Culture de la Maintenance, du Recyclage et de la Valorisation des déchets et effluents
Maintenance
industriels.
industrielle, 01 Incubateur au lycée technique de Thiès
Sindia,
NTIC et Applications
01 incubateur spécialisé en génie logiciel et off-shore
Industrielles
engineering
Gandigal Numeric-Coast
Développement de logiciels et d’applications destinés à l’industrie, au tourisme et aux services Formation qualifiante et mise à niveau d’ingénieurs et techniciens Exportation de travaux et services informatiques
43
1.2. Pôle de Matam : 01 incubateur
Localité
Nature des activités
Réalisations physiques
Résultats attendus
Huiles Essentielles
01 incubateur spécialisé dans la production de biomasse,
Formation des paysans aux méthodes de culture des spéculations et aux techniques
l’extraction d’huiles essentielles et la valorisation des déchets.
d’extraction d’huiles essentielles
Matam
Diversification des cultures notamment à, forte valeur ajoutée
Emergence d’un marché des huiles essentielles
Production de papier.
1.3. Pôle de Ziguinchor 02 incubateurs de PME-PMI
Localité
Nature des activités
Réalisations physiques
Ziguinchor
Agro-alimentaire des Fruits et Légumes
01 incubateur spécialisé : jus de fruit, confitures et produits séchés
Nature des activités
Réduction des pertes de récolte
Diversification des produits transformés
Huiles essentielles 01 incubateur à l’Université de Ziguinchor spécialisé en agro-alimentaire
Plantation accrue d’arbres fruitiers et de palmiers à huile (Biocarburants)
44
1.4. Pôle de Pôle de Kolda 02 incubateurs de PME-PMI
Localité
Nature des activités
Réalisations physiques
Kolda
Agro-alimentaire, Elevage, Apiculture,
01 incubateur: miel et dérivés, produits lactés et carnés
Sédhiou
Aquaculture
Nature des activités Diversification des produits de l’apiculture Spécialisation de PME-PMI dans la fabrication de variétés diversifiées de laitage Accroissement de la production de protéines d’origine halieutique
01 incubateur: produits halieutiques
Régénération des ressources et espèces halieutiques.
1.5. Pôle de Kédougou 01 incubateur PME/PMI
Localité
Nature des activités
Réalisations physiques
Textile et Métallurgie des alliages ferreux
01 incubateur spécialisé : coton et
Nature des activités Spécialisation de PME-PMI dans les techniques
autres fibres textiles, construction mécanique associée à la micro métallurgie
modernes de filature, de tissage et de teinturerie Formation des ouvriers et techniciens fondeurs artisanaux
aux
techniques
modernes
de
métallurgie et de fonderie Création
de
PME-PMI
spécialisées
dans
la
fabrication d’ustensiles et de machines outils à Kédougou
base de métaux et alliages divers.
45
1.6. Pôle de Saint-Louis 01 incubateur de PME/PMI
Localité
Nature des activités
Réalisations physiques
Dagana,
Agro-Alimentaire et Procédés
01 incubateur spécialisé dans la
Industriels
transformation, la conservation
Richard-Toll, Podor
Résultats attendus
Formation des paysans exploitants et producteurs aux
et
le
produits l’UGB)
traitement agricoles
des
sous-
(logée
à
techniques de transformation et de conservation Redynamisation de l’industrie agro-alimentaire et de la Nutrition, Production de combustible solide
Source : Direction de l’industrie du Sénégal, « PRI : réalisations 2007 et perspectives 2008 », octobre 2007
46
ANNEXE 3 : RESUME DES EFFETS ET IMPACTS SOCIAUX DES PROJETS DE PLATEFORMES MULTIFONCTIONNELLES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE, EVALUES EN AVRIL 2008.
Domaines
Résultats
Impacts-effets sociaux
d’action -
Allègement des
Gain de temps de 2 à 3 heures
travaux domestiques
(saison des pluies) et de 3 à 5 heures (saison sèche)
Réallocation du temps et de l’énergie au renforcement des revenus des femmes
-
Meilleure assiduité des filles à l’école et meilleurs résultats
-
Création de postes de
3 postes de travail/PTFM et 1
travail rémunérés
artisan de maintenance (soit
femmes, -
près de 200 postes de travail)
Renforcement de capacités
-
Formation des CFG,
-
Formation des artisans,
-
Formation en
Amélioration du statut des
Accroissement des revenus du village
-
Capacités de gestion renforcées,
-
transformation céréales,
Meilleur accès aux connaissances
teinture, etc. Appui à la
-
Mise en place de 3 GA,
-
Meilleure visibilité de la PTFM,
-
Mise en place d’espaces
-
Meilleur accès au crédit
-
Accroissement de la VA locale,
-
Intégration de la PTFM dans
structuration des
artisanat
entreprises PTFM
Création de valeur
Mécanisation des activités de
ajoutée
transformation des produits locaux
les politiques de développement local
Source : Documents de travail de la Direction de l’Industrie, 2009.
47
ANNEXEE 4 : CONTRIBUTION EN 2007 DE L’AXE « CREATION DE RICHESSE ET LUTTE CONTRE LA PAUVRETE POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE » A L’UNDAF EFFET UNDAF 1 : la création et le développement des micro, petites et moyennes entreprises apporte une contribution majeure à la création de revenus, d’emplois décents, d’une sécurité alimentaire et d’une protection sociale au bénéfice des femmes et des jeunes dans les zones de concentration du SNU. Effet programme 1.1 : Les capacités productives nationales sont fortement améliorées, en termes de compétitivité, de qualité des produits, de valeur ajoutée, de créations d’emplois qualifiés et d’investissement Produits attendus
Réalisations
1.1.1. Les capacités de l’appareil productif (PME) sont mises à niveau en termes de compétitivité et de respect des normes de qualité, et de protection environnementale
-opérationnalisation du Bureau de Mise à Niveau Sénégalais comme structure d’appui/conseil au secteur privé (ONUDI) - document de projet pour la mise à niveau des entreprises de pêche (ONUDI) -formation des producteurs et organisation de voyages d’études pour les producteurs (PAM) -renforcement en matériel du projet de site de transformation construit pour les femmes transformatrices de Guet-Ndar (ONU-HABITAT) -appui à la formulation des directives techniques et d'un plan d'investissement en pisciculture pour les petites et moyennes entreprises (FAO) -Formation de 30 prestataires de services non financiers en GERME et de 15 prestataires en technique de diagnostic et d’élaboration de plan de développement avec le PROMER (FIDA, BIT) -Réalisation de 194 plans de développement pour le Micro et petites entreprises (MPER) cibles du PROMER (FIDA, BIT) -Renforcement des capacités de 736 MPER (dont 50% pour femmes), FIDA& BIT -Appui à la facilitation de l’accès des OP (PRODAM) et MPER (PROMER) à des produits financiers de qualité grâce notamment au Service d’Appui à la Finance Rurale (SAFIR) , (FIDA, FENU) -Appui à la formulation d’un Système d’Informations Techniques, Economiques et Commerciales (SITEC) à l’usage des MPER (FIDA,
48
BIT) Produits attendus
Réalisations
1.1.2. Le potentiel des micro et petites entreprises est valorisé et leur système d’appui est structuré et durablement renforcé
-signature du deuxième avenant au contrat d’assistance technique entre l’ADPME et l’ONUDI (ONUDI) -appui à la conception et à la mise en œuvre de la SCA (ONUDI) -étude de faisabilité de Centre de Promotion Textile (ONUDI) -proposition de mesures prioritaires pour la relance du secteur textile sénégalais (ONUDI) -montage d’un dispositif innovant basé sur le développement des Sociétés de Cautionnement Mutuel (ONUDI) -renforcement des capacités managériales des micro et petits entrepreneurs à travers les acteurs du réseau national GERME (BIT) -un cadre d’assistance à la lettre de Politique sectorielle Micro-finance est établi (PNUD/FENU) -appui à l’embouche bovine et ovine (FAO) -appui à la transformation et à la commercialisation du lait (FAO) -études sur l’offre et la demande en « services non financiers d’appui » et «services financiers d’appui » faites pour les 8 régions couvertes par le PROMER (FIDA, BIT, FENU) -Etude sur les zones de concentration et les 13 filières porteuses faites (FIDA, BIT) -Etude sur l’environnement politique, législatif et institutionnel des MPER faites (FIDA, BIT) -Etude sur les besoins et l’offre d’informations des MPER faites (FIDA) -Base de données des prestataires de services financiers et non financiers dans les régions cibles mises en place (FIDA, BIT, FENU) -Renforcement des capacités de l’ATEC et de la Direction de la Micro-finance (FIDA, FENU)
49
1.1.3. Une forte dynamique économique régionale est impulsée dans quelques régions pilotes, à partir essentiellement de la valorisation des ressources naturelles locales et financières des migrants
-études pour la maîtrise des flux d’investissement des sénégalais vers les secteurs productifs (OIM)
Produits attendus
Réalisations
-atelier sur la situation actuelle et les perspectives en matière de migration de travail entre le Sénégal et l’Espagne (OIM, OIT) -accompagnement de 130 groupements dans 6 régions du Sénégal (ONUDI) -forte dynamique économique régionale impulsée : *infrastructures de base prioritaires réalisées ; *Fonds d’Appui à l’Entreprenariat mis en place et fonctionnel en milieu scolaire formel et informel sur l’axe Saint Louis – Louga ; *un Fonds de Développement local renforcé sur l’axe Matam – Saint Louis – Louga – Kébémer (PNUD)
-les dynamiques économiques locales et régionales basées sur les ressources financières et environnementales endogènes sont dynamisées à travers une synergie des programmes (PADEL/PNDL, PGIES II, PROGERT II) (PNUD) -mise en place des Comités régionaux de concertation des 13 zones de concentration (FIDA, BIT) -Réalisation d’une étude diagnostic institutionnel et opérationnel des organisations professionnelles existantes aux niveaux national et régional dans 6 filières majeures (FIDA, BIT) Conclusion sur l’Effet Programme 1.1 : Les efforts de l’ONUDI sont appréciables. Des efforts restent à faire dans la valorisation des transferts des migrants dont seulement 5% sont orientés vers les investissements. La productivité du secteur agricole attend d’être améliorée. Ce secteur occupe 70% de la population active et ne contribue que pour 14% au PIB si on y inclut la pêche et l’élevage.
Source : Système des Nations Unies au Sénégal, « Rapport de da Revue Annuelle de l’UNDAF pour l’année 2007», Septembre 2008.
50
ANNNEXE 5 : SYNTHESE DES CONTRIBUTIONS ANNUELLES DES DIFFERENTS PROJETS ONUDI A l’UNDAF Effet produit
Projets
Contribution dans les effets programme
Budget Global
Les capacités de l’appareil (PME) sont mises à niveau en termes de compétitivité, et de respect des normes de qualité et de protection environnemental.
Projet Mise à Niveau
1 087 500 Euros
Programme qualité
453 557 Euros
Dépenses fin 2006 678 192 Euros
Réalisations 2007
Réalisations 2008
Prévisions 2009
862 409 Euros
964 770 Euros
85 230 Euros
25.949 Euros
307.932 Euros
ConsortiumExportation
Le potentiel des micros et petites entreprises est valorisé et leur système d’appui structurée et durablement renforcé.
le système d’appui aux activités génératrices de revenu en faveurs des groupes vulnérables est renforcé et structuré au niveau local. L’accès à l’emploi des jeunes et des femmes est amélioré à travers l’appui à la mise en œuvre du plan National d’Actions pour l’emploi et des plans décennaux consacrés à la jeunesse et au genre.
METHAP/Casamance
100.000 $
25 000 $
75 000 $
MAEU/PADELU
1 447 067 Euros.
656 319 Euros
558 152 Euros
METHAP/Casamance
100 000 $
25 000 $
75 000 $
Formation Prof./St-
852 000 Euros
232 596 Euros
PAREP/PDER
100 000 Euros
192 514 Euros
230 000 Euros
15 520 Euros
45 710 Euros
Louis Emplois/Médina
250.000 Euro
51
Effet produit
Projets
Contribution dans les effets programme
Budget Global
Les initiatives de préservation de la biodiversité, de développement durable des ressources halieutiques et aquatiques et de luttes contre la désertification sont intensifiées. la planification et programmation participative en faveur de la convergence des initiatives OMD, DSRP, SCA, NEPAD, lutte contre le VIH/SIDA sont renforcées.
Projet Environnement
Dépenses fin 2006
Réalisations 2007
Réalisations 2008
Prévisions 2009
4 000 000 $
Appui SCA
Source : ONUDI, « Revue à Mi Parcours de l’UNDAF (2007-2012) du Sénégal », Mars 2009
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